Processus électoral : des rebelles burundais détenteurs des cartes d’électeurs de la RDC

Alors que le processus électoral en RDC patauge sur fond d’incertitudes liées notamment à la question du fichier électoral dont les données ne sont plus en phase avec les statistiques de terrain, la Céni est de nouveau sur la sellette, interpellée par un nouveau cas et non des moindres. Il s’agit de l’obtention, par des rebelles burundais, des cartes d’électeurs congolais. Le pot aux roses vient d’être découvert à la suite d’une mission de contrôle parlementaire effectuée au Sud-Kivu afin de vérifier les allégations d’infiltration des rebelles burundais dans cette partie du pays. Il en découle qu’effectivement, ces derniers détiennent des cartes d’électeurs de la RDC.

Comment se sont-ils procuré ces cartes ? À en croire le président de ladite commission parlementaire, c’est par le truchement des membres de l'ancienne rébellion du Mouvement du 23-Mars (M23) réfugiés au Rwanda que ces rebelles burundais ont acquis ces documents imprimés tant au Rwanda qu’au Burundi. Il s’agit des lots que les éléments du M23 auraient soustraient en 2011 dans des centres de vote qui étaient à leur portée. Et en transit au Rwanda où ils subissent un entraînement intense dans des centres de formation avant leur infiltration en RDC, ces rebelles burundais se verraient délivrer ces cartes d’électeurs, soutient le député Justin Butakwira qui a rencontré personnellement les détenteurs desdites cartes. Il explique : « Eux-mêmes ont déclaré qu’ils passent par le Rwanda. Ils font des entraînements dans des camps militaires. Certains sont des anciens militaires, d’autres ce sont des civils qui passent par une formation militaire. On leur délivre des cartes d’électeurs au Rwanda et enfin on les envoie en République démocratique du Congo. Apparemment, c’est pour aller prêter main-forte à la rébellion du Burundi ».

C’est depuis quatre mois déjà, révèle la même source, que ces rebelles burundais auraient entamé le processus d’infiltration en territoire congolais avant de rejoindre par petits groupes d’autres rebelles burundais à partir de la plaine de la Ruzizi et Kavinvira. Objectif déclaré : attaquer le Burundi. Ces révélations contenues dans le rapport parlementaire rajoute un peu à la confusion compliquant de plus bel un processus électoral déjà vicié avec un fichier électoral dépassé et non actualisé.  

Cependant, les responsables de la justice militaire et civile, eux, ont déclaré n'avoir pas été officiellement saisis de cette affaire qui est gérée par la seule Agence nationale de renseignement. Il faudra attendre la prochaine rentrée parlementaire au mois de mars pour que le rapport soit débattu au Parlement.