Processus électoral : Franck Diongo enfin autorisé à se faire recenser

Mercredi 8 Novembre 2017 - 18:15

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Une correspondance du ministre de la Justice, adressée à la Commission électorale nationale indépendante (Céni), inviterait la centrale électorale à enrôler le député national et président du Mouvement lumumbiste progressiste (MLP), incarcéré depuis 2016 à la prison centrale de Makala.

Le député national Franck Diongo pourrait enfin jouir de ses droits civiques, dont son inscription dans le fichier de la Céni en tant qu’électeur. Alors qu’il avait été empêché de s’enrôler lors du passage des équipes de la centrale électorale au sein de cette institution carcérale au cours de la période prévue pour les opérations de révision du fichier électoral à Kinshasa, le président du MLP bénéficierait de l’avantage d’une lettre du ministre Thambwe Muamba adressée à la Céni.

Dans cette correspondance datée du 6 novembre dont le site rdc26.com a fait écho, le ministre de la Justice et Garde des sceaux aurait demandé à la Céni d’enrôler le député, bien qu'en prison. Selon cette source, le ministre de la Justice aurait signifié à Corneille Nangaa, président de la Céni, qu’aucune mesure légale n'interdit l’enrôlement des personnes condamnées et détenues dans les établissement pénitentiaires. « Je vous confirme qu’il n’existe au sein des établissements pénitentiaires aucune instruction interdisant l’enrôlement des personnes condamnées », aurait souligné Thambwe Mwamba, en notant que l’exclusion à l’enrôlement ne pouvait provenir que de la loi électorale. « Le condamné Franck Diongo n’ayant pas été déchu de ses droits civiques, vos services ne peuvent s’opposer à son enrôlement », aurait insisté le ministre.  

Il est, par ailleurs, rappelé que le député Franck Diongo a esté la centrale électorale en justice pour lui avoir refusé de s’enrôler. Pendant le procès, le ministère public avait déjà donné un avis contre la Céni. Dans un point de presse tenu au siège de son parti, le MLP, sur l’avenue de l’Enseignement à Kasa-Vubu, au mois de juin dernier, ses conseils avaient notamment demandé de contester cette décision qui violerait les droits de leur client, avec obligation de nuire à sa carrière politique. « Le député national Franck Diongo est toujours citoyen congolais, nous ne comprenons absolument pas le motif de cette interdiction », avait souligné Me Nicko Mayengele.

Le juriste avait, par ailleurs, indiqué que nulle part la Constitution de la RDC, moins encore la loi électorale, n’interdisait à un prisonnier de se munir de sa carte d’électeur, de surcroît faisant office de carte d’identité. « Alors que tous les autres prisonniers, y compris ses amis politiques en prison dont Jean-Claude Muyambo, se sont fait enrôler sans aucun problème, de quel droit on interdirait à Franck Diongo de se faire enrôler ?», avaient demandé ces avocats qui voulaient savoir si leur client avait également perdu, en plus de sa liberté, ses droits en tant que citoyen congolais. Pour Franck Diongo, ses avocats, ses proches et les militants de son parti,  qui ont promis de faire valoir ce qui est du droit de ce député en tant que Congolais, la décision du directeur de la prison de lui empêcher son enrôlement était un acte politique pensé par des officines proches du pouvoir. Pour eux, l’objectif est de l’écarter du circuit des élections en RDC, étant donné que tout candidat, à n’importe quel scrutin que ce soit, devra, au préalable, être enrôlé ou électeur.

Après ce constat et des analyses, les partisans du député avaient mis en garde contre toute situation malheureuse qui pourrait lui arriver. Aussi des acteurs de la classe politique et sociale de la RDC fustigeaient-ils le fait qu'il reste en prison, malgré les mesures envisagées lors des pourparlers conduits par les évêques de l’Église catholique pour baliser le chemin vers des élections apaisées dans le pays.

Déjà, lors d’un point de presse réclamant sa libération, l’Association africaine de défense des droits de l’homme, par la bouche de son président national, Jean-Claude Katende, avait rappelé qu’en date du 28 décembre 2016, la Cour suprême de justice  avait condamné ce député national, qui est également un des leaders de l’opposition politique, à 5 ans de servitude pénale principale, « en violation des normes nationales et internationales relatives à un procès équitable et juste ».

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le député national Franck Diongo /photo Adiac

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