Processus électoral : Fred Bauma invite l’UE à prendre des sanctions ciblées contre des personnalités congolaises

Mercredi 12 Octobre 2016 - 18:30

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Figure emblématique du mouvement citoyen « Lutte pour le changement » (Lucha), Fred Bauma s’exprimait au cours d’une conférence de presse organisée le 11 octobre au Parlement européen par le groupe des socialistes et des démocrates (S&D). 

La conférence de presse avait pour thème « Les massacres à Beni, la violence dans la région du Kivu et sur l'instabilité politique en République démocratique du Congo (RDC) ». Elle a également connu la participation de Gianni Pittella, président du Groupe des socialistes et des démocrates au Parlement européen et d'Elena Valenciano, eurodéputée et envoyée spéciale du groupe S&D au Kivu (RDC).

À cette occasion, Fred Bauma, qui vient de passer 17 mois en prison, a invité l’Union européenne (UE) à prendre des sanctions ciblées contre des personnalités congolaises qui sont directement impliquées dans la répression actuelle ou dans le blocage du processus électoral. En outre, il a invité l’UE à se pencher sur le cas des citoyens européens binationaux, détenteurs également de la nationalité congolaise et qui sont impliqués, d’une manière ou d’une autre, dans la répression actuelle. « En RDC, la double nationalité n’est pas autorisée. Mais il n’est un secret pour personne que plusieurs autorités congolaises sont détententrices de plusieurs nationalités et la plupart d’entre elles ont des nationalités des pays membres de l’UE. Nous ne comprendrons donc pas que ce sont des citoyens européens qui sont à la base de la répression dans nos pays », a tenu à souligner le membre de la Lucha.

En outre, ce dernier a invité l’UE à clarifier sa position sur le dialogue qui se déroule actuellement en RDC. Car, a-t-il affirmé, toutes les analyses démontrent que ce dialogue est un échec. « Il faut constater publiquement l’échec de ce dialogue et envisager d’autres solutions ou, peut-être d’autres négociations. Le rôle de l’UE dans l’équipe de soutien du dialogue actuel ne fait que renforcer le flou sur sa position. J’espère que l’UE agira à temps et non pas après le 19 décembre. Nous avons besoin de solidarité avant qu’il ne soit trop tard. Nous n’avons pas besoin de solidarité pour venir nous aider à enterrer les morts. Nous en avons enterré suffisamment », a déclaré le leader de la Lucha.

À ce sujet , Fred Bauma a rappelé que depuis son arrestation et celui d’autres acteurs politiques ou de la société civile, la répression a pris de l’ampleur et la situation continue de s’aggraver à mesure que l’on s’approche de la date du 19 décembre.  « Il est triste de constater que tout le monde savait qu’il y aurait des violences le 19 septembre et tout le monde voyait que le potentiel de violence était en train de croître. Toute le monde sait que le Congo est en train de tendre vers une situation où tout le pays peut exploser et toute la région s’embraser, mais il y a très peu d’actions qui suivent », a-t-il déploré. Pour ce leader de la Lucha, si rien n’est fait d’ici le 19 décembre pour que la Constitution puisse être préservée, la RDC risque de sombrer de nouveau dans une crise grave. « C’est maintenant qu’il faut agir. L’Union européenne dispose de plusieurs outils qu’elle peut mettre en œuvre pour pousser le gouvernement congolais et toute la classe politique à éviter que le Congo ne sombre de nouveau dans une crise grave et, avec elle, toute la région », a-t-il fait savoir.

Patrick Ndungidi

Légendes et crédits photo : 

Fred Bauma pendant la conférence de presse

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