Processus électoral : la Grande-Bretagne s’interpose

Mercredi 18 Novembre 2015 - 16:45

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Ce pays a, de nouveau, appelé aux respects des délais constitutionnels pour la présidentielle, mais aussi à un dialogue rapide et consensuel entre les parties, pour aboutir à un calendrier global.

La  Grande Bretagne, qui suit de très près la situation politique en RDC, entend marquer son accompagnement au processus électoral d’une pierre blanche en étant réellement d’un appui conséquent pour l’émergence de la démocratie dans ce pays. Tel est le credo distillé aux journalistes par l’envoyée spéciale britannique pour les Grands lacs en visite en RDC, lors d’un point de presse animé le 17 novembre dernier. Hier encore, l’un des grands contributeurs bilatéraux après les Etats-Unis d’Amérique avec une participation journalière de près d’un million de livre sterlings (soit 1,43 millions d’euros) au budget de l’Etat congolais, le Royaume-Uni entend donc, logiquement, exercer son droit de regard sur ce qui se passe en RDC. Ce, d’autant plus qu’il reste, par ailleurs, un grand bailleur de fonds pour la Monusco, la plus grande opération de maintien de la paix de l’ONU dans le monde.

C’est par rapport à ce positionnement que la Grande Bretagne a, par la voix de Danae Dholakia, tenu à émettre son point sur le processus électoral en RDC embourbé dans un marasme qui ne rassure guère quant à l’avenir politique immédiat du pays. Sans ambages, l’officielle britannique à réitéré le vœu de son pays de voir les élections présidentielle et législatives se tenir dans le strict respect des délais constitutionnels, soit au mois de novembre 2016. « Le plus grand risque pour la stabilité de la RDC est le non respect de l'attente du peuple congolais de choisir un nouveau président l'année prochaine », a indiqué Danae Dholakia dans sa communication devant la presse. Elle n’a fait qu’exprimer les ressentiments du gouvernement britannique qui redoute un éventuel report de ces deux scrutins. Ce qui pourrait conduire à un scenario à la burundaise avec, à la clé, une grosse réaction de la population à beaucoup plus grande échelle.

Et d’ajouter que tout ce que la Grande Bretagne veut, a-t-elle déclaré, est « que les élections aient lieu dans les délais, que le gouvernement s’engage à autoriser des manifestations pacifiques et qu’il n’y ait pas le type de réponse de la police qui pourrait entrainer dans de nombreux morts ». Mais en cas de non respect des échéances électorales susceptibles d’entrainer le pays sur la voie du glissement, la Grande Bretagne se dit prête à réévaluer sa coopération avec la RDC. Concrètement, il sera question pour le Royaume-Unis, de reconsidérer la nature et la forme de ses engagements futurs envers la RDC avec, à la clé, une réduction drastique de son aide au développement en direction du pays de Joseph Kabila. Somme toute, l’officielle britannique a estimé que l’organisation de l’élection présidentielle est techniquement possible en novembre 2016 et que le dialogue ne doit pas favoriser le glissement.

En outre, la Grande Bretagne entend amener l’ensemble de la communauté des nations à soutenir les élections en RDC. Mais cela, a-t-elle ajouté, ne sera possible que s’il y a un consensus clair entre congolais autour notamment du calendrier électoral, du budget et du financement des élections. D’où l’exhortation à un dialogue rapide et consensuel entre les parties pour aboutir à un calendrier global et un budget précis que la communauté internationale pourrait financer.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Danae Dholakia

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