Processus électoral : les FAC menacent de boycotter les provinciales

Plate-forme de l’opposition parmi tant d’autres et pas des moindres, les FAC dont le député Martin Fayulu assure la coordination sont montées au créneau pour donner sa position en rapport avec l’actualité politique de ces dernières heures. Dans une déclaration lue devant la presse ce week-end, ce regroupement politique estime ne pas être dans de bonnes dispositions d’esprit pour participer aux élections provinciales fixées au mois d’octobre prochain. Ce peu d’empressement des FAC à faire concourir ses candidats à cette épreuve électorale serait la conséquence de l’attitude de la Céni qui continue à faire fi des revendications de l’opposition en rapport avec le cycle électoral en cours.

Les préalables de l’opposition contenus dans une déclaration commune déposée jadis auprès des services compétents de la Céni tendent à être superbement ignorés par cette institution au grand dam de ses signataires. Pour sortir de la crise pré-électorale qui couve à Kinshasa, l’opposition avait, entre autres, proposé le report des élections locales, municipales et urbaines, après la présidentielle de 2016. Elle avait aussi proposé à la Céni l’organisation d’une nouvelle opération d’enrôlement afin d’inclure les personnes majeures depuis 2011 dans le fichier électoral. Les contre-propositions de l’opposition en rapport avec le processus électoral sont cependant loin de recueillir le quitus de la Céni qui paraît avoir d’autres préoccupations en tête. La Céni, de l’avis de cette plate-forme, « n’a répondu ni à la contre-proposition de calendrier électoral de l’Opposition politique du 27 février 2015, ni au mémorandum commun du 27 avril 2015 » signé entre les FAC et alliés.

Une attitude que le regroupement politique de Martin Fayulu trouve irresponsable. « Tout le temps que la Céni ne rencontrera pas nos préalables englobés dans tous ces documents, repris par ailleurs dans celui du 18 mai, nous ne déposerons pas les candidatures déjà prêtes de nos membres aux élections provinciales travesties et inconstitutionnelles en préparation par la Céni », menacent les FAC dans leur déclaration. Pour Martin Fayulu et compagnie, leur démarche serait dictée uniquement par le souci de « demeurer constants, respectueux des principes et, surtout, de témoigner de leur solidarité avec les millions de jeunes congolais privés par la Céni de leurs droits constitutionnels d’être électeurs, le fichier électoral crédible étant la base des élections transparentes ».

Avec un air grave, les responsables des FAC menacent de descendre dans la rue à la rencontre du peuple pour le sensibiliser avant de mettre résolument le cap sur la présidentielle et les législatives de 2016 censées se tenir dans les délais constitutionnels. Ce scenario sera mis en branle dans l’hypothèse où la Céni s’entêtait « à poursuivre son projet d’organiser une parodie d’élections provinciales »,  précise Martin Fayulu parlant au nom des FAC.