Processus électoral : l'IRDH dénonce des abus récurrents des droits humains

Mardi 4 Septembre 2018 - 18:30

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Les chercheurs du projet d’application des droits civils et politiques ont exhorté les dirigeants congolais à tous les niveaux de l’Etat, à montrer l’exemple du respect des lois.

Dans son bulletin électronique n° 125 du 4 septembre consacré à l’information et éducation aux droits humains, l’Institut de recherche en droits humains (IRDH) relève que ses chercheurs ont dénoncé la systématisation de la gestion de l’Etat à l’envers de la Constitution et des lois de la République, en toute impunité, ainsi que la banalisation de l’opinion des citoyens et des statistiques des violations récurrentes des droits et libertés.

Répression d’une marche pacifique 

L’IRDH a noté que le 3 septembre, la Police nationale congolaise (PNC) a empêché et réprimé, dans certaines villes du pays dont Mbuji-Mayi, Mbandaka, Goma, Bukavu et Kinshasa, une marche pacifique du mouvement citoyen Lucha tendant à exprimer une opinion contre l’usage de la machine à voter aux élections du 23 décembre. Pour les chercheurs de cet institut, cette action de la PNC a violé les droits et libertés garantis par la Constitution de la République. « Et pourtant, cette opinion qui ressort du memo que la Lucha a réussi à déposer à la Céni Lubumbashi et Kananga, est largement répandue dans la population congolaise qui ne fait pas confiance dans ce mode de vote qu’elle craint ne pas être à mesure de rendre fidèlement le résultat du scrutin. La machine présente encore beaucoup d’aléas de fonctionnement qui demeurent non élucidés et manque de référence d’expérience positive d’un autre pays », a souligné l’IRDH.

Atteinte à la vie humaine et répression d’une réunion politique

Cet institut a également souligné que le 1er septembre, la PNC a causé la mort d’un nommé Kalabo Mwebe et arrêté arbitrairement une vingtaine d’autres membres du regroupement politique Ensemble pour le changement. Ce regroupement politique, a expliqué cette association, tentait de présenter à ses membres de Lubumbashi ses candidats aux députations nationales et provinciales.

Une campagne précoce et abus des biens de l’Etat

Le même jour, l’IRDH dénonçait une campagne électorale précoce menée à Kamina par les gouverneurs de province du Haut-Katanga, Tanganyika, Haut-Lomani et Lualaba, en faveur du candidat du Front commun pour le Congo (FCC), Emmanuel Ramazani Shadary. « Ils l’ont fait le 26 août à Lubumbashi et le 31 août à Kalemie, en violation de l’article 80 de la loi électorale », a soutenu cet institut, ajoutant qu' au cours de cette campagne précoce, ces gouverneurs, tous membres du FCC, utilisent des véhicules, du personnel, des mass-médias et autres moyens publics, au détriment de la gestion normale de l’Etat, en violation de la loi budgétaire et des principes de bonne gouvernance. «Ce manque de transparence ou détournement des fonds publics rompt l’égalité des chances entre le parti et regroupement politique au pouvoir et ceux des autres candidats à la présidentielle du 23 décembre 2018 », se convainc l'IRDH.

Dans ce rapport, les chercheurs sur les droits civils et politiques de l’IRDH attendent donc du gouvernement de stopper ces violations récurrentes des droits humains et la banalisation des statistiques qui en découlent. La PNC et les services de sécurité ont été, eux, appelés à cesser de « tuer » et arrêter arbitrairement les partisans de l’opposition et des mouvements citoyens. Plaidant pour le respect de la Constitution, de la loi électorale et de la loi budgétaire de la RDC, ils ont appelé le gouvernement et le pouvoir judiciaire à interdire la campagne électorale précoce et ouvrir des enquêtes administratives ou judiciaires contre les ministres, les gouverneurs de province, les maires, les fonctionnaires et agents de l’Etat qui abuseraient des fonds publics au bénéfice du candidat du FCC. En outre, ils ont exhorté le gouvernement à faciliter la jouissance et l’exercice des droits et libertés des citoyens, en conformité avec la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance.

Lucien Dianzenza

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