Processus électoral : un calendrier électoral global vivement réclamé

Lundi 5 Juin 2017 - 13:09

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La publication du chronogramme électoral, pensent maints analystes, sera perçue comme un signal fort de la part des autorités dans leur volonté d’amener les Congolais vers les élections en décembre 2017.    

Alors que le processus de révision du fichier électoral poursuit son bonhomme de chemin avec l‘amorce du dernier virage qu’est le démarrage de l’enrôlement dans la ville-province de Kinshasa, des voix ne cessent de s’élever pour exiger la publication par la Céni d’un calendrier électoral global. En effet, la façon dont la centrale électorale gère le processus n’est pas du goût de nombreux compatriotes qui estiment qu’elle navigue à vue, sans une boussole censée planifier le processus par rapport à la gestion du temps impartit jusqu’à la tenue effective des scrutins. A moins de six mois de l‘organisation des élections tel que stipulé dans l’accord du 31 décembre, l’absence du calendrier électoral inquiète et ne rassure guère quant à la suite du processus.

C’est en tout cas le sentiment que partagent de nombreux acteurs politiques et sociaux qui estiment que la Céni est en train là de jouer sur le temps en tirant inutilement les choses en longueur. Et pourtant, croit-on savoir, aucune raison ne peut justifier, à l’heure actuelle, la publication du calendrier électoral. En son temps, la même Céni avait conditionné cet exercice par des assurances politiques. Chose faite avec la tenue du dialogue politique qui a permis de lever plusieurs zones d’ombre en rapport avec la conduite du processus électoral et la stabilité des institutions menacée suite à la non tenue des scrutins dans les délais constitutionnels. Depuis lors, la Céni est demeurée presqu’aphone sur le sujet tout en sachant que la publication d’un calendrier électoral « réaménagé, consensuel et réaliste » est l’un des impératifs majeurs liés à la tenue effective des élections.

Aussi, face aux atermoiements de la Céni, l’Association congolaise pour l’accès à la Justice (Acaj) s’est décidée d’écrire finalement à cette institution d’appui à la démocratie pour exiger la publication imminente du calendrier électoral global et inclusif.  « Le processus électoral étant l’enjeu principal de la crise qui frappe notre pays, afin de sortir de l’opacité et d’aboutir dans les meilleurs délais à la tenue d’élections crédibles, transparentes et démocratiques, dans le respect de la Constitution et de l’Accord du 31 décembre 2016 et de la Résolution  2348 du Conseil de Sécurité des Nations unies, nous  vous invitons à publier sans délai un calendrier électoral global en vue des élections devant se tenir impérativement avant la fin du mois de décembre 2017 », exhorte l’Acaj dans sa correspondance du 2 juin adressée au président de la Céni. Elle estime que la non publication du calendrier électoral à la date convenue risque d’aggraver la crise institutionnelle dans le pays.   

Pour la Céni qui ne fait toujours pas montre d’empressement, il est question d’y aller avec méthode, sans précipitation aucune, le temps de parfaire l’enrôlement dans les vingt-six provinces. Néanmoins, il y a certains préalables à respecter sans lesquels rien de crédible ne pourra résulter du processus électoral en cours. Il s’agit entre autres de l’élaboration des lois qui nécessitent une revisitation, en l’occurrence, la loi électorale pour qu’elle résolve les conditionnalités posées par elle en ce qui concerne le calcul du nombre des sièges et la loi portant identification et enrôlement des électeurs qui exclut les Congolais de la diaspora. Il y a aussi la loi sur la répartition des sièges au sein de l’Assemblée nationale, un pré requis important pour l’organisation des élections.

Autant dire qu’on est encore loin d’atteindre le bout du tunnel et que les élections en décembre 2017 relève de plus en plus d’une vue chimérique. Toutefois, pense-t-on, la publication du calendrier électoral sera perçue comme un signal fort de la part des autorités dans leur volonté d’amener les Congolais vers les élections en décembre 2017.    

Alain Diasso

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