Production agricole : le CPAC considère tout produit pesticide non homologué obsolète

Lundi 14 Septembre 2020 - 16:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le directeur général du Comité inter-Etat des pesticides de l’Afrique centrale (CPAC), Auguste Itoua, a indiqué le 14 septembre, dans une interview accordée au quotidien « Les Dépêches de Brazzaville » que tout produit utilisé, vendu ou importé en zone CEMAC non homologué et ne répondant pas aux exigences en matière de qualité et de conformité de l’étiquetage en vigueur est obsolète.

Les pesticides qui rentrent dans la catégorie des produits obsolètes ne peuvent plus être utilisés ni reconditionnés faute d’emballages ou d’étiquettes. « La santé et la protection des végétaux sont des compétences partagées entre la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale et le CPAC. La règlementation dans ces domaines est en majeure partie harmonisée au niveau du comité qui coordonne son application et arrête les listes des pesticides autorisés, strictement règlementés interdits ou obsolètes ainsi que la liste des organismes de quarantaine », a indiqué Auguste Itoua.

L’état des stocks est très variable. Certains contiennent des produits encore viables qui pourraient être reformulés ou réemballés en vue d’une réutilisation. D’autres sont constitués de mélanges de différents produits non protégés et non identifiables conservés en vrac en cuves, dans de conteneurs corrodés et de pesticides échappés de leurs conteneurs ou des installations de production qui contaminent les sols. « Des stocks abandonnés, qui n’ont pas d’étiquette ou de propriétaire devraient entrer dans la catégorie des déchets dangereux selon le droit international, et être couverts par la Convention de Bâle en cas de mouvements transfrontaliers », a déclaré Auguste Itoua.

Les pesticides sont gardés à proximité des habitations, des champs, habitations des exploitations agricoles ou des sources d'eau près des lieux où ils devront être utilsés. A cet effet, ils constituent un danger pour la vie humaine. 

Il a, par ailleurs, souligné que le but d’éliminer des pesticides désuètes est d’entrainer une amélioration des conditions de vie, de réduire la pollution de l’eau et les pressions exercées par les pesticides sur les autres ressources naturelles, notamment la biodiversité, la réduction de la contamination des terres susceptibles d’être utilisées pour le développement, la prévention de l’escalades des coûts de dépollution ainsi que les Fonds pour le développement économique, l'aide aux pays à s’acheminer vers une agriculture durable ainsi qu’à adopter des systèmes de lutte intégrée contre les ennemies des plantes et les vecteurs.

Interrogé sur les causes de stocks de pesticides obsolètes, le directeur général a indiqué qu’un stock de pesticides devient périmé suite à un stockage prolongé au cours duquel le produit et l’emballage se sont détériorés.

Les politiques qui ont abouti à l’accumulation des stocks sont notamment des dons excessifs ou inappropriés de pesticides des organismes d’aide aux pays en développement. 

En ce qui concerne l’aide à la gestion des pesticides obsolètes, il a assuré que les partenaires internationaux, les gouvernements des pays possédant des stocks, les organisations non gouvernementales ainsi que les producteurs de pesticides ont engagé des projets pour localiser, collecter et éliminer les stocks existants de ces pesticides périmés pour prévenir l’accumulation de nouveaux stocks. « Un pays qui prend des dispositions appropriées avant de solliciter les donateurs a plus de chances de réussir. Cependant, la prévention est tout aussi importante que l’élimination. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture ainsi que d’autres donateurs ne soutiennent les opérations d’éliminations que si elles sont accompagnées de programmes de prévention adéquats », a-t-il dit.

 

   

Lydie Gisèle Oko

Légendes et crédits photo : 

le directeur général du Comité inter-Etat d'Afrique centrale, Auguste Itoua (Adiac)

Notification: 

Non