Programme présidentiel : vers la guerre des chiffres

Jeudi 9 Janvier 2020 - 18:03

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Citée par l’Agence Desk Eco, une source proche de la Présidence de la République a démenti la prépondérance des marchés publics gré à gré dans l’exécution des projets au cours des cent premiers jours du mandat du président Félix-Antoine Tshisekedi. Selon elle, il n’y a pas eu plus de 10 % de marchés passés de gré à gré. Par conséquent, l’on est bien loin des 84 % décriés par l’Observatoire de la dépense publique (Odep). 

Le Rapport de l’Odep continue à susciter des réactions diverses de tous bords. Certains analystes ont affirmé craindre une volonté cachée de déstabilisation du nouveau président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, en démontrant les travers de sa gestion. « Ces chiffres viennent des institutions comme le Fonds de promotion de l’industrie (FPI). Il faut rappeler que son directeur général a été nommé par l’ancien président de la République. Par ailleurs, nous parlons également d’une institution souvent épinglée pour des histoires de corruption et de détournements », s’est exclamé un auditeur sur une radio de la place.

Y aurait-il une volonté obscure de noircir le tableau pour décrédibiliser le programme phare de la Présidence sous Tshisekedi ? Les avis restent partagés. Toutefois, repris par nos confrères de Desk Eco, l’ambassadeur itinérant de Félix-Antoine Tshisekedi, Nicolas Kazadi, a décidé de donner de la voix pour mettre fin aux spéculations autour des chiffres. Pour la petite histoire, c’est lui qui a coordonné le suivi de la mise en œuvre du programme des cent jours.    

Un rapport « inexact »       

D’emblée, Nicolas Kazadi commence par remettre en question « beaucoup d’éléments du rapport », du reste, très médiatisé depuis sa publication le mercredi dernier. Selon lui, sur les quatre cents projets repris dans le Programme des cent jours, les marchés de gré à gré sont évalués par leurs services à seulement 10 %. « Si nous prenons même leurs chiffres, nous sommes à moins de 5% ».  Par ailleurs, au sujet de l’épineuse question de surfacturation, il souligne sans détour que la plupart des projets n’ont pas commencé avec l’actuel pouvoir. Il s’agit tout de même de plus de 90 % des projets : «Nous avons voulu les accélérer. C’est notamment pour ce qui est des écoles. Cent cinquante écoles dont cent trente-deux ont été achevées. Ces projets existaient déjà.»

En apportant ces précisions à l’attention de l’opinion publique, Nicolas Kazadi souhaite balayer du revers de la main toutes les accusations d’irrégularités même si, s’empresse-t-il d’insister, le gré à gré n’est pas en soi une pratique illégale en RDC. « La procédure existe et est dans le Code des marchés publics. Tous ces projets, y compris le gré à gré, ont fait l’objet d’analyses et d’avis de non-objection par des autorités compétentes ».   

Pas de contact avec l’Odep

A en croire Nicolas Kazadi, l’organisation n’as cherché à se rapprocher de la coordination du Programme installée jusqu’au mois de novembre 2019 au sein même de  la présidence de la République. « Ils mentionnent qu’ils ont rencontré des membres de la coordination, moi j’étais en réunion avec les membres de la coordination ce mercredi et personne n’a rencontré les membres de l’ODEP en rapport avec les informations sur les cent jours .»

A titre de précision, l’Odep a affirmé avoir fait de la recherche documentaire qui a consisté concrètement à examiner une centaine de documents, dont les rapports d’exécution de la Loi des finances 2019 (gouvernement, services techniques, etc.). Et l’organisation a fait état également des interviews avec quelques membres de la coordination du programme d’urgence et des experts des ministères et services de l’État engagés.     

Laurent Essolomwa

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