Protection de l’enfant : la CLPP/Équateur pour une prise en charge efficiente des enfants de la rue à Mbandaka

Jeudi 23 Janvier 2014 - 17:00

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La Cellule de liaison parlementaire provinciale et le Tribunal pour enfant plaident pour la création d’une institution publique agréée à caractère social en faveur des enfants en conflit avec la loi, vulnérables et rejetés par leurs familles respectives et par la société.

La promulgation de la loi n° 09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant constitue une des avancées significatives dans l’histoire de la législation congolaise en matière de protection de l’enfant. Cette loi traduit la volonté du gouvernement de faire de cette donne l’une de ses priorités, non seulement par l’harmonisation de la législation nationale par rapport aux conventions internationales en la matière, mais aussi par la mise en train des réformes institutionnelles importantes visant à matérialiser le cadre de protection de l’enfant.

 « La loi portant protection de l’enfant a institué un tribunal pour enfant au niveau de chaque territoire et ville du pays, il est important que les structures d’encadrement et d’accueil des enfants instaurées par cette loi soient également mises en place en vue de permettre une meilleure application de cette loi », pense Me Antony Bomboko Mwamba, superviseur de la Cellule de liaison parlementaire provinciale/Équateur, signataire d’une récente déclaration engageant son organisation. L’établissement de garde et d’éducation de l’État, ou encore la création d’une institution publique agréée à caractère social au niveau de la province pour servir de lieu de placement des enfants tant en conflit avec la loi qu’en situation difficile et vulnérables, comptent parmi les actions qu’il suggère. La CLPP/Équateur dénonce par ailleurs le déferrement continuel de la plupart de cette catégorie d’enfants, souvent non accompagnés de leurs parents, devant le juge au mépris des articles106, 108 et 113 de la loi portant protection de l’enfant.

Au terme de ladite loi, « le juge pour enfant dispose du pouvoir de prendre des mesures soit provisoires, soit définitives à l’égard des enfants en conflit avec la loi dont les dossiers lui sont soumis, et de les placer soit sous l’autorité des parents ou tuteurs, soit encore dans un couple de bonne moralité, soit dans la famille d’accueil ou dans une institution publique ou privée agréée à caractère social, soit enfin, dans un établissement de garde et d’éducation de l’État », précise-t-il. Et face à la carence des familles d’accueil formées et disponibles dans le chef-lieu de la province de l’Équateur, son association suggère « la création d’une institution publique agréée à caractère social susceptible d’accueillir non seulement les enfants en conflit avec la loi, mais aussi, ceux en situation difficile et vulnérables généralement rejetés par leurs familles et par la société ». D’où, ajoute-il, l’importance du plaidoyer de la CLPP/Équateur « pour une prise en charge effective de ces enfants et pour leur protection sur le plan social et judiciaire ».

L’objectif visé par cette requête est notamment d’apporter un appui logistique et matériel au Tribunal pour enfant, de combattre le phénomène « enfants de la rue » et « Kuluna » à Mbandaka et de lutter contre le rejet dont les enfants accusés de sorcellerie sont souvent victimes tant dans leurs familles que dans la société. Il s’agit également de favoriser leur scolarité tout en aiguillant leurs potentiels naturels à travers l’apprentissage des métiers et de veiller à la mise en place des mécanismes d’encadrement devant favoriser leur épanouissement.

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Les enfants de la rue ont toujours besoin de protection sociale