Province de Kwilu : Me Jean-Pierre Gambangu Gisupa rappelle l’identité du peuple Pende

Mardi 4 Décembre 2018 - 17:15

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Dans son message, le candidat député national n° 70 pour la circonscription de Gungu et roi pende, successeur du roi Ambroise Poso Gidinda, note que le royaume Pende est le royaume Ngola alors que le roi des Ambundu est le roi Pende. Il dit chercher ici à éveiller la conscience de tous les membres de cette tribu, en retraçant l’histoire de ce peuple en vue de lui permettre de ne plus se perdre dans le temps et dans l’espace.

Le message qui ouvre la mémoire pende s’articule sur la question principale « Quelle est ton identité ? ». Le roi Jean-Pierre Gambangu Gisupa pense ainsi apporter la clé pour la libération du peuple pende dont il s’était donné la mission de protéger la culture, en assurant l’unité de ce peuple parsemé dans le Kwilu, le Kasaï, Ambundu, en Angola, et partout ailleurs ; remettre le pouvoir coutumier ancestral dans ses droits et créer des cités. « Le royaume n’est pas mort. Comme à chaque moment de l’histoire, il suscite toujours quelqu’un en vue d’assurer la continuité », a-t-il expliqué.

Le message apporté par le roi Jean-Pierre Gambangu Gisupa à son peuple est le même que soutient l’association Royaume Pende dont les objectifs sont notamment de remettre ce peuple dans ses droits, de créer des cités des fermiers dans les douze secteurs appartenant aux six lignées historiques que sont Kizungu, Mushinga, Musugu (Kahita, alias Shimuna), Njinga, Kalunga et Nzamba.

Un peuple qui s’adapte aux circonstances

Le roi Jean-Pierre Gambangu Gisupa soutient qu’il existe un peuple dans ce monde, audacieux, résistant, fier qui s’adapte facilement aux circonstances. « C’est le peuple pende/Ambundu », a-t-il expliqué. Pour s’en convaincre, ce candidat à la députation nationale à Gungu a dit que ce peuple a changé des noms suivant les circonstances afin de s’y adapter. Il s’est ainsi appelé Akwa-Ndongo (son identité originelle), Akwa-Ngola (identité liée au pays habité au VIIIe siècle), Akwa-Luanda (identité liée à l’occupation de Luanda), Ambundu (identité liée après l’annexion de la province d’Ambundias), Holo et Kwese (identité prise pour éviter les représailles des Portugais, après avoir tué le Portugais Bola), Pende (identité prise après avoir occupé le royaume Shinji Kapenda-ka-Mulemba). « C’est un même peuple, la même origine, la même ancêtre-mère Kona, la même histoire, la même langue, la même culture et art, la même coutume et tradition. Il partage les mêmes souffrances depuis Angola, la même joie de se retrouver ensemble et de reconnaître avec le même esprit de grandeur, la même fierté d’avoir survécu avec audace les aléas de l’histoire », a poursuivi le roi Jean-Pierre Gambangu Gisupa.

Un seul et même peuple

Retraçant les origines du peuple Pende, le candidat député national n° 70 pour la circonscription de Gungu, dans le Kwango, a indiqué que les Pende se reconnaissent selon les noms cités précédemment et déclarent avoir été à Koola, à Musumba, à Sandoa et à Kapanga, dans le sud de Katanga, à Malemba Nkulu, etc., et avoir fondé le royaume en Angola sur le littoral antlantique, bati Luanda, Matamba, Pungu a Ndongo et avoir vécu dans les régions de Kwanza, Mabmba, Lukala, Luji, Kasanji, Kisama, etc. Les Pende, affirme-t-il, se réclament d’un passé lointain et glorieux et ne cessent de raconter, du père au fils, de générations en générations, les multiples migrations de leur histoire, du Sinaï d’Egypte à l’occupation actuelle, en passant par l’Ethiopie, le Bassin du Zambèze, la côte ouest de l’Atlantique (Angola), Mashika Gizungu, au Congo.

Selon lui, il y a déjà  douze rois qui ont dirigé ce peuple d’Akwandongo dont la communauté fut fondée par Mukhinda a Mbango appelé aussi Ngwadi Katele, qui conduisit ce peuple jusque sur le littoral atlantique d’Angola, entre le Xe et le XIIe siècles. Parmi ces rois, le onzième a été Poso Gidinda Ambroise, qui a régné de 1930 à 2015 à partir de la RDC, succédé par l’actuel qui prend le nom de Njinga-a-Mbanji Mwanga Ilombo, de son nom de famille Gambangu Gisupa Jean-Pierre. Il dit apporter la clef de la libération de ce peuple du blocage créé par les Belges et l’Etat colonial depuis 1931, à la suive de la guerre liée à la révolte pende.

Au cours de l’histoire de ce peuple, ce dernier avait un calendrier annuel qui prévoyait, chaque samedi et dimanche, des réjouissances populaires et visites entre villages. On y célébrait également le mariage, signe de la recherche de l’unité. L’assemblée générale ordinaire qui rassemble les quatorze tribus pende de Kwilu et de Kasaï pour discuter de leurs problèmes est prévue chaque 2 janvier alors que chaque 20 mai, la communauté prévoit l’assemblée générale extraordinaire rassemblant les cent quatre-vingts chefs de groupements en présence de quatorze lignées. En plus de la restitution des travaux de l’assemblée ordinaire, la communauté commémore également, au cours de cette journée, la disparition de ses leaders depuis le quinzième siècle jusqu’à ces jours. Le 20 juin de chaque année, les Pende tiennent une assemblée générale extraordinaire au cours de laquelle ils commémorent leur traversée du Kwango et leur séjour à Mashita Gisungu. Le 20 octobre, ils fêtent la victoire de la reine Njinga par la signature d’un traité de paix avec les Portugais et la victoire des Pende devant l’armée coloniale en RDC, la mort de Maximilien Balot et toute la désolation qui en a suivi. Et le 11 novembre, les Pende célèbrent l’indépendance de  l’Angola. Toutes ces journées sont considérées par cette communauté comme fériées.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le roi Njinga-a-Mbanji Mwanga Ilombo, Gambangu Gisupa Jean-Pierre /Adiac

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