Province de l’Ituri : le gouvernement signe un accord de paix avec la milice FRPI

Samedi 29 Février 2020 - 15:22

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

L'accord devrait ouvrir la voie à des « négociations directes » entre le gouvernement et ce groupe armé devant déboucher sur le désarmement total de ses miliciens.

Après plusieurs tentatives ratées de remmener le groupe rebelle dénommé « Force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) dans le giron de l’armée nationale, l’événement du 28 février 2020, dans la localité de Geti située à plus de 60 km au sud de Bunia en territoire d’Irumu (province de l’Ituri), marque un tournant dans le processus de démobilisation de ce groupe armé. En effet, c’est dans ce coin du pays qu’a eu lieu ce jour la cérémonie marquant l’intégration de cette milice dans les Fardc au travers de l’accord de paix qui y a été conclu. Ledit accord, signé entre d’une part le gouvernement représenté par le ministre de l’Intérieur et Sécurité, Gilbert Kankonde et son collègue de la Défense, Aimé Ngoy Mukena et, d’autre part, le FRPI représenté par le général autoproclamé Mbadu Adirodu, marque le début de collaboration entre les deux parties. Ces dernières ont pris le ferme engagement de respecter scrupuleusement les clauses dudit accord de paix qui a bénéficié de l’accompagnement de la Monusco et du programme Starec. Formellement, cet accord devrait ouvrir la voie à des « négociations directes » entre le gouvernement et la FRPI devant déboucher au désarmement des miliciens. 

« Personne n’est venu ici à contre-cœur pour signer cet accord. C’est le fruit d’un engagement et d’une volonté. Nous allons nous battre pour qu’il n’y ait plus de nouveau conflit, quel qu’il soit », a soutenu le gouverneur de l’Ituri, Jean Bamanisa. Le processus devrait donc se poursuivre par le désarmement ainsi que le regroupement des ex-miliciens du FRPI au site de cantonnement. En plus d’avoir manifesté le désir de se muer désormais en pépinière en faveur des Fardc, le FRPI entend se convertir en parti politique en visant une conquête démocratique du pouvoir en lieu et place de recourir aux armes. Cependant la milice armée pose quelques préalables. Elle attend que le gouvernement respecte ses exigences notamment le vote au Parlement d’une loi d’amnistie pour tous les crimes commis durant leurs exactions contre l’armée et les civils, la reconnaissance de leurs grades ainsi que la libération des leaders de ce groupe jusque-là détenus.   Enfin, la mission des Nations unies en RDC (Monusco), qui a accompagné ce projet jusqu’à l’aboutissement à l’accord, a réaffirmé sa volonté d’apporter son soutien à la suite du processus.

   

Alain Diasso

Notification: 

Non