Province de Lualaba : l’Acaj relève l’urgence des poursuites contre le député Donat Tshimboj

Lundi 3 Juin 2019 - 16:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

L’ONG met à la charge de l'élu provincial l’incitation à la haine tribale, au meurtre et à la guerre civile entre communautés.

Dans un communiqué du 3 juin, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj) affirme avoir demandé, par écrit, au procureur général près la Cour de cassation d’engager des poursuites judiciaires à charge de Donat Tshimboj, député provincial de Lualaba. A en croire cette organisation de la société civile congolaise, lors de sa conférence de presse tenue le 25 mai à Kolwezi, Donat Tshimboj avait laissé entendre que « M. Moïse Katumbi est déclaré persona non grata au Lualaba, s’il ne veut pas mourir qu’il n’ose pas  mettre ses pieds à Kolwezi. S’il ose venir, le sang va couler à coup sûr. Moïse Katumbi ne peut pas fouler ses pieds au Lualaba, car n’étant pas originaire de cette province ».

L’Acaj affirme, par ailleurs, avoir transmis au procureur général un CD contenant l’extrait de cette conférence de presse. « Les propos tenus par le député provincial Donat Tshimboj sont inacceptables et condamnables. Ils sont prévus et punis par l’article premier de l’ordonnance-loi n° 66-342 du 7 juin 1966 », a relevé le président de l’Acaj, Me Georges Kapiamba. A en croire le juriste,  cet article de la loi dit :« Quiconque, soit par paroles, gestes, écrits, images ou emblèmes, soit par tout autre moyen, aura manifesté de l’aversion ou de la haine raciale, ethnique, tribale ou régionale, ou aura commis un acte de nature à provoquer cette aversion ou haine sera puni d’une servitude pénale d’un mois à deux ans et d’une amende de cinq cents francs à cent mille francs, ou d’une de ces peines seulement ».

Pour Me Georges Kapiamba, ce député provincial de Lualaba « a aussi violé l’article 66 de la Constitution qui prescrit que tout Congolais a le devoir de respecter et de traiter ses concitoyens sans discrimination aucune et d’entretenir avec eux des relations qui permettent de sauvegarder, de promouvoir et de renforcer l’unité nationale, le respect et la tolérance réciproques, de préserver et de renforcer la solidarité nationale, singulièrement lorsque celle-ci est menacée ; avec circonstances aggravantes qu’il est professeur d’université et rapporteur de l’Assemblée provinciale de Lualaba ». L’Acaj appelle, pour ce faire, les députés provinciaux de Lualaba à désavouer publiquement les propos de leur collègue, Donat Tshimboj. L’ONG se dit, enfin, mobilisée contre les auteurs des paroles, gestes, écrits, images ou emblèmes de nature à inciter des gens au racisme et au tribalisme.

Lucien Dianzenza

Notification: 

Non