RDC : 704 cas de violations des droits de l’homme documentés en octobre

Jeudi 23 Novembre 2017 - 14:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Un rapport de l’ONU a identifié comme principaux auteurs des actes décriés, les éléments de l’armée et de la police ainsi que ceux des groupes armés.

Le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a fait état, dans un document publié sur le mois d’octobre dernier, de 704 cas des violations des droits de l’homme en République démocratique du Congo (RDC), au cours de cette période. Ce chiffre représente, à en croire ce bureau, une hausse de 60% des violations des droits humains en deux mois dans le pays.

Le BCNUDH a identifié comme principaux auteurs de ces violations qui affectent quasiment toutes les provinces du pays, les agents étatiques dont des éléments de l’armée et de la police. « Ils sont responsables de 63% des cas des violations des droits de l’homme recensés, notamment l’exécution extrajudiciaire de cinquante-six personnes », a relevé le bureau onusien. Il a également noté que les groupes armés sont responsables de cent soixante-deux atteintes aux droits humains, avec des exécutions sommaires ayant entraîné la mort de cent trente-cinq personnes pendant le mois en étude. Selon cette enquête, les membres des organisations de la société civile sont les principales cibles de ces violations des droits de l’homme. Le bureau onusien a, par ailleurs, noté une recrudescence « inquiétante » de l’activisme des groupes armés dans des provinces de Maniema et du Haut-Katanga qui, habituellement, ne sont pas affectées par les violences.

Une justice attendue pour tous

En RDC,  il y a beaucoup plus de cas à décrier que ceux qui sont relevés dans des enquêtes et rapports. Certaines familles sont disloquées pour éviter de tomber dans des pièges qui leur sont tendus par les gents détenteurs du pouvoir public. Ces derniers, apprend-on, n’agissent que par excès de zèle alors que le pays ou le pouvoir en place n’a pas besoin de ces actes pour sa survie.

Ce sont aussi les cas de certaines violations commises lors des manifestations publiques où les éléments de la police ou de l’armée, commis au maintien de l’ordre, usent des attributs du pouvoir au-delà des prescriptions faites par la loi. Beaucoup de manifestants arrêtés le sont au mépris de la loi et sont traités contrairement à ce que la loi préconise. L'exemple d'Yves Mongai Manzongo, dont la famille se dit à ce jour en insécurité parce que son fils aurait participé à une marche de l’opposition organisée il y a de cela deux ans.

Selon le récit de cette famille, Yves Mongai Manzongo avait été appréhendé par les services, le 19 janvier 2015, vers le Palais du peuple alors qu’il participait à une activité de l’opposition politique. Gardé pendant près de trois mois par des services sans droit de visite, il sera quand même conduit devant la justice, qui le condamnera à trois ans de prison ferme. Transféré à la prison centrale de Makala, il réussira à y échapper en septembre 2016. Tout ce que sa famille peut confirmer c'est qu’il a pu quitter le pays. Mais quand des agents se déclarant des services font pression sur cette famille pour le livrer, cette dernière pense que c’est aussi une violation des droits de l’homme.

La situation des droits de l’homme en RDC serait loin de s’améliorer, malgré son admission au Conseil des droits de l’homme des Nations unies. Toutes les dénonciations faites auraient rarement été prises en compte par le gouvernement, qui se mettrait à la défensive, ternissant même l’image du pays. C’est donc face à cette position connue d’avance que certaines personnes détentrices du pouvoir public n’hésiteraient pas à passer outre les dispositions légales nationales et internationales garantissant les droits de la personne humaine, sans se soucier des conséquences. Des cas à relever tant à Kinshasa que dans d’autres provinces du pays seraient légion. Partout en RDC, les services seraient accusés de violer les droits de l’homme. En dépit des formations, des séminaires, etc., la situation serait loin de s’améliorer.

Lucien Dianzenza

Notification: 

Non