RDC-Ouganda : nouvel incident frontalier sur le lac Albert

Mardi 24 Mai 2016 - 17:29

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Le pays de Yoweri Museveni a menacé de mener des actions militaires si la RDC continue à attaquer ses forces de sécurité à la frontière.

Un incident est survenu, le 21 mai, sur le lac Albert qui marque une partie de la frontière entre la RDC et l’Ouganda. Il y aurait eu, d’après des sources, un échange des tirs entre les forces de sécurité de deux pays. On ne sait pas trop ce qui s’est réellement passé, à en croire le porte-parole du gouvernement congolais Lambert Mende qui s’est réservé de commenter dans un sens comme dans l’autre ce fait, préférant s’en remettre à l’enquête initiée à cet effet. En tout état de cause, quatre policiers ougandais auraient été tués alors qu'ils répondaient à un appel concernant des activités de pêche illégale sur la partie ougandaise du lac.

Pour le gouvernement ougandais, il ne fait l’ombre d’aucun doute que ces policiers ougandais ont été abattus par les militaires rd-congolais en faction sur ce poste frontalier. Plus grave, il est fait état du convoyage par les troupes RD-congolaises des corps des policiers ougandais tués, de leurs armes et de leur embarcation vers Beni, dans la province du Nord-Kivu. Réagissant lundi à cette situation au cours d’une conférence de presse tenue à Kampala, le ministre d'État ougandais aux affaires étrangères Henry Okello-Oryem a indiqué que son pays n'hésiterait pas à utiliser le principe de poursuite dans la protection de ses citoyens et de son territoire. Le même jour, le chargé d’affaires congolais en Ouganda a été convoqué au ministère ougandais des Affaires étrangères où une lettre de protestation lui a été remise.

Tout en revendiquant le rapatriement des corps des policiers ougandais tués ainsi que des compensations appropriées au bénéfice de leurs familles respectives, Henry Okello-Oryem estime, par ailleurs, que les autorités congolaises doivent utiliser le cadre convenu avec l'Ouganda pour régler le problème. « La recrudescence d'un incident similaire pourrait obliger les forces armées ougandaises à repousser un tel acte pour protéger nos citoyens et propriétés », a-t-il indiqué avant d’exiger la tenue d’une réunion urgente entre les chefs sécuritaires des deux pays.

En attente des résultats de la commission d’enquête mixte RDC-Ouganda,  Kinshasa a déploré pour sa part, via le porte-parole du gouvernement, l’incident sans toutefois confirmer ni infirmer le bilan comme présenté par la partie ougandaise. Notons que cet incident n’est pas le premier du genre observé aux alentours du lac Albert où les arrestations des soldats et policiers de deux États sont fréquentes sans que cela ne conduise forcément à une rupture diplomatique.    

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Henry Okello-Oryem

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