Réaction de Jean-Pierre Bemba à son invalidation : « La Cour constitutionnelle elle-même est aux ordres du pouvoir en place »

Mardi 4 Septembre 2018 - 17:48

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Ecarté de la course à la présidentielle par la Haute Cour, le leader du Mouvement de libération du Congo (MLC) a déclaré, le 4 septembre sur France 24, être victime d’une « décision politique ».

La Cour constitutionnelle siégeant en matière de contentieux des candidatures à l'élection présidentielle a jugé irrecevable, le 3 septembre, la candidature de Jean-Pierre Bemba. La subornation de témoins pour laquelle l’ancien vice-président de la RDC avait été condamné par la Cour pénale internationale (CPI) a été considérée comme une circonstance aggravante dans l'infraction de corruption. Si la Haute Cour estime avoir dit le bon droit en justifiant l’inégibilité du candidat Bemba, cela n’est pas le cas pour les partisans du leader du MLC qui dénoncent son instrumentalisation.  

Réagissant lui-même  à son invalidation, Jean-Pierre Bemba qui intervenait sur France 24 s'est dit victime d’une « décision politique », tout en présageant une parodie d’élections au regard de l’exclusion de certains candidats de l’opposition sur des bases plutôt sentimentales. « Nous avons affaire à ce qui va être dans les mois à venir le choix des opposants au candidat du pouvoir en place qui va permettre simplement d’assister à une parodie d'élections, si élection aura lieu au mois de décembre », a déclaré le leader du MLC. Il a estimé, par ailleurs, que sa candidature avait du mal à passer dès lors que la Commission électoarle nationale indépendante (Céni) l’avait jugée irrecevable à cause de sa condamnation dans une affaire annexe pour subornation de témoins par la CPI . « Il y avait déjà très peu d’espoir parce que dans le système actuel au Congo, la Céni avait déjà démontré qu’elle était aux ordres du pouvoir en place avec les instructions qui ont été écrites venant du gouvernement sur le choix des candidats et, à présent, nous avons clairement vu que même la Cour constitutionnelle elle-même est aux ordres du pouvoir en place », a-t-il déclaré.

Il reste convaincu que tout cela procède d’une stratégie machiavélique du pouvoir visant à écarter tous les candidats susceptibles de faire ombrage au candidat du Front commun pour le Congo réputé très faible politiquement en termes d’assise populaire. Et d’enfoncer : «Tout ça n’est qu’une mise en scène pour que le choix du candidat au pouvoir ne puisse  pas avoir des candidats sérieux devant lui ». En première instance, Jean-Pierre Bemba avait été condamné à un an de prison pour subornation de témoins, une peine qui fut confirmée en appel. Le17 septembre, soit deux jours avant la publication de la liste définitive des candidats à l'élection présidentielle en RDC, la Cour fixera une peine définitive sur cette affaire connexe de subornation des témoins.   

         

    

  

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Jean-Pierre Bemba

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