Recherche scientifique : les chimistes africains demandent le financement de leurs travaux

Samedi 30 Mars 2019 - 13:30

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Le vœu a été formulé aux gouvernements des Etats africains, dans le rapport synthèse du colloque international sur « La chimie face aux défis sanitaires et environnementaux en Afrique », qui s'est achevé le 29 mars à Brazzaville.

Les pouvoirs politiques des pays africains, notamment subsahariens, doivent prendre à bras-le-corps la question du financement de la recherche scientifique afin d’atteindre l’émergence tant convoitée, a signifié la communauté scientifique à l'issue de sa rencontre dans la capitale congolaise. « Le colloque a répondu à nos objectifs car il a apporté des pistes de réponses holistiques aux situations sanitaires et environnementales pour le continent », peut-on lire dans le rapport final des travaux.

Rachid Benhida, de l’Université Mohamed VI Polytechnique du Maroc, a abondé dans le même sens, invitant les pays africains à développer les nouvelles technologies, dans sa communication donnée sur « La chimie, un booster pour le développement en Afrique ». Il a déploré le manque de transformation des ressources industrielles des pays africains qui sont contraints à vivre dans la dépendance.

L’Afrique a un fort potentiel humain qui connaît une capacité industrielle très faible, a-t-il poursuivi, ajoutant que le continent dispose de 65% d’espace non exploité. Les ressources sont exportées de façon brute et, en retour, sont vendues à des prix plus élevés aux Africains après transformation.

La chimie est la science qui, par définition, transforme la matière première pour fournir les produits dont l’homme a besoin quotidiennement. Elle est aussi au centre des problématiques actuelles liées à l’eau, l’énergie, l’agriculture, la santé et l’environnement, a fait savoir Rachid Benhida.  Cette science, a-t-il expliqué, représente un levier important pour booster le processus de développement, indiquant que les grands défis de la chimie en Afrique passeront dans un premier temps par la définition et l’élaboration des normes ainsi que des procédures équivalentes à celles exigées au niveau international.

Le développement des procédés verts et durables dans l’ensemble des secteurs de la chimie agro-alimentaire, pharmaceutique et médicale, chimie arômes et parfums, chimie fine, analytique et industrielle, a été également évoqué.

Outre sa communication, les participants ont été édifiés sur les questions environnementales, notamment la pollution solide, gazeuse et l’assainissement en Afrique. La gestion des risques et bonnes pratiques; les besoins des chimistes et de chimie en Afrique : développement, diffusion des connaissances théoriques et pratiques de chimie; la chimie face aux défis sanitaires ruraux et urbains; le financement de la recherche développement par les jeunes chimistes africains ainsi que le développement des procédés et des entreprises ont été au nombre des exposés.  

Susciter d'autres actions après les assises de Brazzaville

A cette même occasion, des prix ont été attribués. Celui de la meilleure communication est revenu à Olyvia Gwladys Fadeyi du Bénin, tandis que celui du meilleur poster a été remis à Richail Dubien Moulandou-Koumba du Congo.  Les lauréats ont été choisis à l’issue d’un vote organisé lors du colloque. Par ailleurs, des participations ont bénéficié des attestations.

Pour le Comité pays en développement, ce colloque a permis de renforcer la coopération entre les universités de France et des pays en développement. Il a émis le souhait de voir la conférence de Brazzaville susciter d’autres actions. 

Notons que la cérémonie de clôture a été patronnée par le ministre de la Recherche scientifique et de l’innovation technologique, Martin Parfait Aimé Coussoud Mavoungou. Il a indiqué que ces assises ont permis aux uns d’apprécier les talents et l’éclosion qu’ils ont le devoir de tenir par la main pour aider à l’éveil par la réforme, et  aux autres de côtoyer les éminents scientifiques qui leur ont permis de bénéficier de leur expérience.

« L’innovation de la chimie apporte une amélioration des conditions de vie au quotidien. Le gouvernement congolais s’engage à être au côté des scientifiques et à remplir de la meilleure façon leur responsabilité », a-t-il assuré.

 Le colloque international sur « La chimie face aux défis sanitaires et environnementaux en Afrique » a été co-organisé, du 26 au 29 mars, par le Comité pays en développement, l’Université Marien-Ngouabi et bien d’autres.

L’objectif a été de faire un état des lieux de l’implication de la chimie dans le maintien et la restauration d’un environnement sain pour préserver la santé ainsi que de proposer des innovations dans le domaine visant la recherche et les applications sur le terrain.

 

 

 

Lydie Gisèle Oko

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