Reconstruction du Pool : Mayama doté d’un comité local de dialogue et réconciliation

Mercredi 27 Mars 2019 - 14:30

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La structure qui servira de comité d’éveil, a été installée le 26 mars en présence du haut-commissaire à la réinsertion des ex-combattants, Euloge Landry Kolelas, des représentants des agences du système des Nations unies, des ex-combattants, de la population, des confessions religieuses, des élus et des autorités locales.

La mise en place du comité local de dialogue de Mayama s'inscrit dans le cadre des plates-formes d’échanges intra-communautaires dans le département du Pool. Il comprend quatre  membres sous la direction de l’abbé Barthélémy Bassoumba, secondé par Jean de Dieu Malanda. Antoine Nganga a été désigné secrétaire alors que le poste de trésorière a été confié à Anastasie Bikoyi.

La première rencontre a permis de parler de la prévention des conflits et la relance des activités socio-économiques, du statut du révérend pasteur Ntoumi et la cohabitation entre les éléments de la force publique et les ex-combattants. Le but étant de favoriser la réintégration des ex-ninjas nsiloulous et de la population ainsi que l’approche communautaire dans la gestion des conflits.

En effet, les participants à cette rencontre sont tombés d’accord sur le retour définitif de la paix et la reprise des activités agricoles dans la sous-préfecture de Mayama que certaines langues considèrent comme une zone rouge.

Tirant les leçons de cette réunion, le haut-commissaire à la réinsertion des ex-combattants s’est dit confiant quant au retour de la paix dans le Pool. Euloge Landry Kolelas a noté, partout où il est passé, une nette amélioration de l’environnement sécuritaire, gage du développement socioéconomique du pays.

« Nous mettons un peu des ingrédients, la base nécessaire pour le grand programme du DDR (Démobilisation, désarmement et réintégration). Il faut passer par ces différentes étapes qui sont essentielles et nécessaires. Il faut une fondation assez solide, c’est ce que nous essayons de faire. Nous sommes sur la bonne voie. A mi-parcours, il y a une adhésion totale de la population civile et des ex-combattants. Ils sont totalement engagés sur la voie de la paix », s’est-il réjoui.

Il espère que la paix sera définitive dans cette partie du pays d’autant plus que le haut-commissariat a pris le temps nécessaire pour réfléchir à tout ce qui s’est passé dans ce département. Selon lui, près de huit initiatives ont été prises pour le DDR dans le Pool. « Nous allons capitaliser tout cela, je crois que cette fois, sur orientation du président de la République, nous allons arriver à une paix définitive. Nous disons que quelle que soit l’origine de ces causes, il faut mettre un terme. Nous prenons tout cela en ligne de compte mais nous disons que la paix doit commencer au niveau de chaque district, il faut s’asseoir, créer les comités de dialogue et de réconciliation dans chaque district... », a conclu Euloge Landry Kolelals.

Ils ont dit….

Anne Ndoumba, ex-combattante: « Nous sommes-là pour la paix. Nous avons accepté tout ce qui a été dit dans la salle. Je suis prête à être ambassadrice de la paix. J’ai mon BEPC qui traîne, je suis fatiguée de travailler au village et suis prête à travailler n’importe où si on me faisait appel. Notre souci est que depuis que nous sommes sortis de la forêt, les enfants ne vont pas à l’école à cause de l’âge devenu très élevé. De plus, nous n’avons pas d’argent, c’est compliqué ».

Michel Bouboutou Mampouya, président du conseil département du Pool : « Le dialogue est quelque chose de primordial parce que les ex-combattants sont nos parents, nos frères et nos sœurs. Dans la bouche, il y a des dents et la langue, entre les deux, il y a toujours des problèmes mais elles ne se sont jamais séparées. Il a été dit dans la salle que ces problèmes viennent de Brazzaville, ce n’est pas la population du Pool qui les provoque. Nous devons cesser cela, maintenant nous devons faire attention d’abord entre nous-mêmes. Les gens sont tellement pauvres que dès qu’il y a une occasion, ils en profitent, chacun doit être utile, chacun doit faire quelque chose ».

Faustin Somi, ex-combattant : « Aujourd’hui, nous pouvons dire que les ex-combattants sont engagés sur la voie de la paix. Mais, nous ne pouvons pas parler de paix sans pourtant toucher les acteurs politiques qui sont la source des conflits. Le révérend pasteur Ntoumi s’est engagé sur la voie de la paix qu’il avait montré sa bonne volonté en remettant alors que normalement, cette phase de ramassage d’armes devrait être en dernière position. Le gouvernement doit d’abord faire le tout possible pour donner au révérend pasteur Ntoumi un statut pour qu’il entretienne ses hommes ».

Notons que ces échanges ont été organisés par le haut-commissariat à la réinsertion des ex-combattants en partenariat avec les agences du système des Nations unies, sur financement du Fonds de consolidation de la paix.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

- Les officiels posant avec les participants / Adiac - Les quatre membres du comité de dialogue /Adiac

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