Refonte du fichier électoral : les dessous des cartes mis à nu !

Mercredi 20 Juillet 2016 - 17:21

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Le G7 accuse la Céni de cautionner le glissement du mandat présidentiel en prétextant organiser un nouveau fichier électoral dans le dépassement total du délai constitutionnel.

Alors qu’elle a annoncé pour fin juillet le démarrage de l’opération de révision du fichier électoral en procédant à l’enrôlement province par province, la Céni ne semble pas rencontrer l’assentiment d’une certaine opinion qui perçoit dans cette démarche une manœuvre sordide destinée à consacrer le glissement du mandat présidentiel. Au niveau de l’opposition, l’on est convaincu que la centrale électorale joue le jeu du pouvoir en tentant le plus possible de tirer les choses en longueur de sorte à permettre une rallonge du mandat présidentiel via des opérations préélectorales laborieuses et inscrites dans la durée.

En affirmant que cette actualisation du fichier électoral pourrait prendre seize mois, la Céni s’est dévoilée dans ses véritables intentions, pense le G7. Au cours d’un récent point de presse tenu à Kinshasa, le vice-président de ce regroupement politique affirme que l’institution électorale est en passe de se livrer à une refonte totale du fichier électoral qui requiert du temps dès lors qu’il s’agit d’enrôler les électeurs province par province. Difficile de couvrir les vingt-six nouvelles provinces en un temps record, ce qui inévitablement va conduire au non-respect du délai constitutionnel pour l’organisation de l’élection présidentielle prévue pour novembre 2016. Cette situation délibérément créée par la Céni tend à ramener malicieusement les Congolais au recensement général de la population à la base des manifestations du 19, 20 et 21 janvier 2015, se convainc Charles Mwando Nsimba.

Sans au préalable présenter un chronogramme global des opérations d’identification et d’enrôlement, l’empressement de la Céni à démarrer l’opération de révision du fichier électoral étonne outre mesure d’autant plus qu’en fixant l’échéancier de l’enrôlement, un des éléments du calendrier électoral, la centrale électorale est tenue à fixer la suite du processus électorale « et plus spécialement la date de l’élection présidentielle, soumise à une contrainte constitutionnelle précise et, de surcroit, plus facile à organiser ». Tout en faisant cette observation, Charles Mwando Nsimba ne s’explique pas que la Céni tarde à publier le calendrier électoral au point de le subordonner à la tenue du dialogue politique. « La Céni a l’obligation constitutionnelle non seulement de convoquer au scrutin présidentiel l’électorat pour le 19 septembre 2016 mais aussi de présenter l’agencement de l’ensemble des opérations électorales. Elle ne peut s’y dérober quelles qu’en soient les raisons fallacieuses et pour quelque prétexte que ce soit (…) », martèle l’ancien vice-président de l’Assemblée nationale.

Entre-temps, le temps s’égrène et ce calendrier électoral réaménagé qui devrait donner plus de lisibilité au processus électoral semble ne pas être à l’ordre du jour à la Céni. Pour l’orateur, tout ceci est la preuve que la coalition au pouvoir n’a pas prévu les élections dans son agenda politique et tout laisse penser que la Céni s’est inscrite dans le schéma du glissement. 

En définitive, le G7 pense que l’échéance de novembre 2016 pour la tenue de la présidentielle est possible à tenir « s’il y a bonne foi et volonté politique dans le chef de ceux qui exercent le pouvoir d’État et dirigent la Céni ».     

 

 

 

 

Alain Diasso

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