Opinion

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Regard sur les cinquante dernières années(1965-2015) 1990 (26)

Jeudi 7 Juillet 2016 - 16:47

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La chute du mur de Berlin, à la fin de la décennie 80, a une résonnance mondiale. Dans le sillage de cet événement, 1990 est marquée par une extraordinaire accélération de l’actualité. La décennie 90 est donc celle des changements, parfois les plus inattendus. Ce qui me conduit à modifier la présentation de « Brin d’Histoire ». En effet, depuis le début de cette année 2016, j’ai démarré un nouveau concept. Chaque année, depuis 1965, est présentée à partir des faits, dans leur diachronie et leur synchronie pour rendre compte de l’actualité.

À partir de cette livraison, chaque année sera traitée en deux temps. Par exemple, 1990, que je présente ici, aura une première partie consacrée aux dominantes factuelles, et une suite, dans le numéro suivant, qui traitera les autres aspects de l’actualité au cours de la même année.

Le 16ème sommet Franco Africain sur le thème « Démocratie et développement » se tient les 19 et 21 juin 1990, à la Baule, en France. Lors de la cérémonie de clôture du sommet, le président français, François Mitterrand subordonne l’aide à la démocratisation des pays africains. « L’aide sera plus tiède pour les régimes autoritaires, et plus enthousiaste pour ceux qui auront franchi le pas ». Le sommet de La Baule donne, en quelque sorte,  le coup d’envoi du processus de démocratisation en l’Afrique francophone. Et, pour cause ! Dès le 29 juin  et pendant cinq jours, le comité central du Parti congolais du travail se réunit. Il en ressort quelques décisions importantes, voire historiques. Le PCT s’ouvre « à toutes les couches sociales sans considération de sexe, de classe, de religion ou de philosophie ; il décide de ne plus conduire l’édification de notre nation selon les exigences du marxisme-léninisme ». Il affirme que « le rôle dirigeant du parti ne doit plus être fixé dans la constitution ; le multipartisme est retenu comme objectif à atteindre en passant par une phase de transition permettant de réunir les conditions objectives indispensables à sa réalisation saine et harmonieuse. » Le PCT donne une plus large autonomie aux organisations affiliées. Il précise que « dorénavant l’élection à candidatures multiples constituera le mode de sélection des dirigeants à toutes les fonctions électives ». Ce qui est, sans doute, une avancée par rapport aux propositions faites lors de la session de 1989. Les libertés fondamentales et individuelles sont réaffirmées : liberté de presse, liberté d’association, de cortège et de manifestation. Un séisme  dans un contexte où la pensée unique était la règle.

Réagissant aux conclusions du parti au pouvoir, Côme Manckasa, dans un article, écrivait : « la démocratie dans le pays n’existe que s’il y a diversité de partis avec un droit égal de participation à la vie publique. Le multipartisme est donc un mieux-faisant et un mieux-disant démocratiques. »(…) Entretemps, le 3 août 1990. Bernard Kolélas crée le Mouvement pour la démocratie et le développement, le premier parti politique de l’opposition du Congo.  Les Eglises du Congo, dans une déclaration commune observent qu’il « est peu crédible qu’une démocratie réelle puisse positivement être réalisée au profit de tous dans le cadre d’un parti unique, quel qu’en soit la forme, sans, dans le contexte actuel, perpétuer des injustices, confisquer les libertés et obstruer gravement toute perspective d’instauration d’un ordre juridique susceptible de garantir la sécurité de tous les citoyens. » (…) Au mois de novembre, selon Bernard Combo Matsiona, président de l’Assemblée nationale, 22 partis étaient officiellement enregistrés. Ce n’est donc pas  sans raison que Sylvain Bemba écrit dans le journal La Semaine, « Août 1963, a été le grand tournant de notre histoire, une remise en cause d’une certaine politique. Août 1990 aura été le retour à la case de départ d’une liberté retrouvée et la fin du commencement d’une nouvelle République du Congo ». En 1990, le Congo vit les prémisses d’une mutation politique de grande ampleur. Ainsi va la vie au Congo. (Suite dans le prochain numéro).

 

 

 

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