Règlement des conflits et lutte contre le terrorisme : l’UE et l’UA renforcent leur partenariat

Jeudi 22 Octobre 2015 - 16:47

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Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (CPS de l’UA) et le Comité politique et de sécurité de l'Union européenne (COPS de l’UE) ont tenu leur 8ème réunion consultative conjointe annuelle, à Debre Zeit en Ethiopie, dans le cadre du partenariat Afrique-UE.

Les discussions ont porté essentiellement sur les situations de conflit et de crise en Afrique, à savoir le Burundi, la Centrafricaine, la Libye, le Mali/Sahel, le Soudan du Sud et la Somalie, ainsi que sur le renforcement de la coopération entre le CPS de l'UA et  le COPS de l’UE.  Elles ont été suivies d’un échange sur la prévention des conflits, la médiation, le renforcement des capacités dans le domaine de la paix et de la sécurité et de la migration.

La prévention des conflits

Le CPS de l'UA et le COPS de l'UE se sont félicités de l'Accord sur le règlement du conflit au Soudan du Sud, comme une étape nécessaire pour mettre fin à la guerre civile. Ils ont souligné que l'accord doit être pleinement mis en œuvre en toute urgence. Ils ont encouragé l'IGAD à finaliser ses consultations, afin de désigner le président de la Commission conjointe de suivi et d'évaluation (JMEC), et se sont engagés à appuyer la Cour hybride du Soudan du Sud (HCSS), tel que prévu dans l’Accord sur le règlement du conflit.

S’agissant de la Somalie, le CPS de l'UA et le COPS de l'UE ont convenu à appuyer le processus politique menant à la démocratisation et à la fédéralisation, et que la poursuite de l'effort militaire contre Al Shabaab, resteront les priorités de l'UA et de l'UE. Ils ont encouragé les parties somaliennes et les parties prenantes à surmonter leurs différends et à œuvrer à la réalisation des objectifs de la « Vision 2016 », en particulier en ce qui concerne le processus électoral.

Ils ont souligné l'importance du leadership politique par le gouvernement du Mali, et l’ont encouragé à mettre rapidement en œuvre les réformes nécessaires, conformément à l'Accord, y compris structurelles et la lutte contre la corruption et l'impunité. Dans le cadre du Processus de Nouakchott, qui a proposé la mise en place d’une Force d’intervention pour lutter contre les groupes terroristes et criminels dans le nord du Mali, ils ont exprimé leur préoccupation face au récent coup d'Etat au Burkina Faso, et salué l'action de l'UA et des partenaires régionaux et internationaux pour y répondre et restaurer les autorités de transition.

En ce qui concerne la Libye, le CPS de l'UA et le COPS de l'UE ont réaffirmé leur appui au processus sous conduite des Nations unies et à l'Accord politique libyen auquel est parvenu le Représentant spécial du secrétaire général des Nations unies.

S’agissant de la Centrafrique, la réunion consultative conjointe a exprimé son appui aux autorités de transition et les a encouragées à assurer l'achèvement du processus de transition en cours dans les délais convenus. Ils ont exhorté la communauté internationale à apporter un appui à sa réussite et à la mise en œuvre des priorités établies dans le Forum de Bangui. Ils ont appelé à ce que la Minusca adopte une approche robuste contre les groupes armés, et ont souligné l'urgence de la mise en œuvre effective des activités de Désarmement, de Démobilisation, de Réinsertion et de Rapatriement (DDRR) et de Réforme du secteur de la sécurité (RSS).

Le CPS de l’UA et le COPS de l’UE ont exprimé leur préoccupation face à la poursuite de la situation tendue au Burundi. Ils ont exprimé leur appui aux efforts déployés au niveau régional visant à contribuer au règlement de la crise. Ils ont appelé tous les acteurs à s’engager dans un processus politique inclusif. Ils ont convenu de se réunir à nouveau en 2016, à Bruxelles.

Coopération et coordination dans la prévention des conflits et la médiation

Les deux organes ont convenu de la nécessité de renforcer la coordination entre les mécanismes d'alerte rapide de l’UA et de l'UE, de renforcer l'expertise (par exemple la médiation), et d’accélérer leur coopération pour répondre rapidement aux menaces à la paix et la sécurité. Ils ont noté que le terrorisme et l'extrémisme violent sont devenus des menaces pressantes et les plus dévastatrices à la paix, à la sécurité et à la stabilité, en particulier en Afrique et en Europe. Ils ont appelé à une réponse internationale, une meilleure  coordination, y compris l'utilisation des renseignements pour prévenir et combattre le terrorisme sous toutes ses formes.

Ils ont reconnu que la migration est un défi et une responsabilité communs pour les pays d'origine, de transit et d’accueil, et que cette question ne peut être réglée qu’à travers des approches communes, une coopération étroite et la solidarité, ainsi que la fourniture de solutions multidimensionnelles. À cet égard, ils ont souligné l'importance des dialogues politiques de haut niveau et le prochain Sommet de La Valette.

Ils se sont aussi engagés à renforcer les capacités africaines dans le domaine de la paix et de la sécurité, à travers un ensemble de moyens, avec un accent particulier sur le renforcement des capacités. À cet égard, ils ont réitéré leurs engagements à renforcer davantage le processus d'opérationnalisation de l'Architecture africaine de paix et de sécurité (APSA).

Noël Ndong

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