Réhabilitation des voiries urbaines de Brazzaville : cent jours insuffisants pour la mairie

Après son arrivée à la tête de la mairie de Brazzaville en 2017, Christian Roger Okemba a fait de la réhabilitation du réseau routier de la capitale, considérablement dégradé, son cheval de bataille. Le 11 mai dernier, l’opération dénommée « Brazza cent jours : rendons le sourire à notre ville capitale » est alors lancée non pas pour construire les routes mais pour les entretenir. « Constatant l’épineux problème de route dans la capitale, nous avons imposé un guichet unique pour sécuriser les fonds de la taxe de roulage. Les usagers ont payé et cela nous permet de réparer les routes dégradées », avait expliqué Christian Roger Okemba, soulignant le contexte économique difficile dans lequel l’opération a été initiée.

Ainsi, les grands trous béants de l’avenue Boueta-Mbongo ont été bouchés à la grande satisfaction des usagers. « Avant, l’état de cette route nous causait beaucoup de pannes. Ce qui faisait que par moment, nous refusions de payer les taxes de roulage.  Mais le travail fait par la mairie aujourd’hui nous permet de rouler sans problème », a indiqué Rock Mbemba, un chauffeur de taxi. Cette avenue s’était, en effet, dégradée à un niveau où les mares d’eau dont regorgeaient les multiples nids de poule obligeaient les usagers à rebrousser chemin à défaut d’emprunter les contours. Seuls les véhicules 4X4 osaient franchir l’obstacle. En passant par-là, l’opération « Brazza cent jours » a apporté la touche que la population attendait en facilitant la circulation par la réhabilitation.

Par ailleurs, le grand bourbier de la gare routière du marché Thomas-Sankara, dans le sixième arrondissement Talangaï, a été aménagé avec des pavés et du béton. Le même travail a été fait, bien avant, à la gare routière du marché Boureau à Makélékélé, dans le premier arrondissement. Les travaux visant à transfigurer l’avenue Jacques-Opangault sont, quant à eux, en cours avec pour objectif de désenclaver le quartier qui porte le même nom dont l’accès demeure jusque-là un calvaire. Tous ces travaux engagés par la mairie, dans le cadre des cent jours, traduisent la volonté des autorités municipales à réhabiliter le réseau routier de la capitale.

Beaucoup reste à faire

A côté des artères réhabilitées et en cours de réhabilitation, il y a plusieurs autres en état de dégradation avancée qui attendent d’être réhabilitées. Il s’agit, entre autres, de l’avenue Ngamaba, une des portes d’entrée au septième arrondissement Mfilou, le rond-point Mouhoumi, l’avenue Mabiala-Manganga, l'avenue Trois Francs à Bacongo… La population riveraine dont les habitations sont parfois menacées par des coulées de boue s’inquiète à cause de la saison des pluies qui s’approche. Avec les pluies qui pointent à l’horizon, la mairie aura sans nul doute du pain sur la planche dans la poursuite des travaux. Certaines artères réhabilitées n’ont pas des canaux d’évacuation des eaux. La stagnation des eaux de pluies qui en découlera peut les dégrader à nouveau.

La mairie est donc obligée d'aller au-delà des cent jours en faisant de cette initiative une opération de tous les jours puisqu’après la réhabilitation, il y a l’entretien. Cela engage aussi la population qui par des actes inciviques participe parfois à la dégradation des voiries urbaines. « Brazzaville se construit et se construira. Nous avons beaucoup de défis à relever. Du côté des quartiers Mouhoumi et Domaine, la population s’impatiente », a indiqué Christian Roger Okemba comme pour dire qu'il est conscient des défis qui l'attendent et que le travail doit se poursuivre.