Relèvement obligatoire du capital minimum: l'échéance du 1er janvier 2019 se rapproche

Jeudi 22 Mars 2018 - 19:02

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 Certaines institutions bancaires s’y sont déjà conformées, a-t-on appris d’une source proche de la Banque centrale du Congo (BCC), mais les retardataires, dont le nombre n’a pas été avancé, peinent visiblement à réaliser cet exploit en cette période difficile pour le secteur financier.

 

La décision de la BCC est claire : toute banque commerciale opérant en RDC devra relever son capital minimum à trente millions de dollars, en respectant scrupuleusement le deadline fixé au 1er janvier 2019. Il s’agit d’une mesure qui vise à renforcer la solidité des établissements de crédit. Cette recapitalisation se ferait ainsi progressivement, car la même décision de l’autorité monétaire prévoit d’établir finalement ce capital minimum à cinquante millions de dollars américains d’ici à 2020.

La BCC estime que les banques ont suffisamment du temps pour se conformer à la première étape de la recapitalisation. En augmentant ainsi leurs fonds propres, insiste-t-elle, les banques seront en mesure d’accroître leur résilience et de mieux intervenir sur le marché financier. Elle confirme, d’ailleurs, l’impact positif de la recapitalisation de quelques banques sur leur activité. En effet, les ratios de solvabilité à fin février prouveraient, a-t-elle confirmé, une bonne évolution par rapport à la situation de décembre 2017.

Ces arguments sont loin de faire l’unanimité au sein des experts contactés à cet effet. Si la plupart d’entre eux jugent la motivation de départ légitime, le moment est très mal choisi pour exiger une récapitulation des banques. Des signes d’essoufflement de l’activité bancaire sont perceptibles depuis le second semestre de l’année 2015. Le secteur bancaire reste encore marqué par la faillite de la Biac et de la Mercreco, avec leur mise sous administration provisoire par la BCC sans résultats à ce jour. Entre décembre 2015 et décembre 2016, l’on a constaté une baisse des dépôts. La tendance s’est poursuivie en 2017, avec des énormes pertes et l’érosion des fonds propres. Le pays est bien en face d’une crise qui s’installe dans la durée, surtout si rien ne change au niveau politique et même économique (instabilité du cadre macroéconomique).

Beaucoup d’experts justifient ce durcissement pour protéger l’épargne publique, mais le mal est trop profond pour continuer à prendre des mesures sans véritablement en évaluer l’incidence réelle sur le secteur financier qui a fini par adopter une stratégie de survie, a martelé un expert. Il est important de poursuivre les réformes pour doter le pays d’un secteur financier fort qui réponde aux attentes des Congolais. Elles touchent divers domaines de l’activité bancaire : centrale des risques, système de paiement, etc.  Le chemin est encore long pour y parvenir mais pas impossible.   

Laurent Essolomwa

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