Religion : le pape condamne la culture de l’apparence et du clinquant

Samedi 23 Août 2014 - 18:39

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Intellectuels ou simples chrétiens, les catholiques sont invités à ne pas épouser l’esprit du monde et à témoigner de la foi avec convictio.

Comme chaque année au mois d’août, la ville italienne de Rimini, sur la côte adriatique (est), accueille les participants à la rencontre de renommée internationale qu’y tient le mouvement Communion et libération. La rencontre, intitulée “ Meeting pour l’amitié entre les peuples ”, est un véritable « think-tank » pour l’Église catholique qui y laisse s’exprimer les idées et courants de pensée qui font tendance. Il en est cette année à sa 38ème édition.

Au fil des années, ce meeting a accueilli des intervenants illustres comme, par exemple pour ce qui est de l’Afrique, le Prix Nobel de la paix Desmond Tutu, l’archevêque de Kinshasa Laurent Monsengwo Pasinya mais aussi le jésuite congolais défunt Ernest Kombo et bien d’autres. Les politiques y ont également été invités ainsi que des institutionnels de divers horizons intellectuels, comme l’ancien directeur général de l’ONU, le Ghanéen Koffi Anan ; celui du Fonds monétaire international, le Français Michel Camdessus ou encore l’ancien président du Bénin, Nicéphore Soglo.

Dans le message qu’il a adressé aux participants samedi, le pape François relève que le thème central choisi pour cette rencontre, à savoir Vers les périphéries du monde et de l’existence entendait rappeler à l’Église catholique qu’elle n’est pas église pour la pure forme. Qu’elle est « appelée à sortir d’elle-même et à se porter vers ces périphéries géographiques, existentielles : celles du mystère du péché, de la douleur, de l’injustice, de l’ignorance  et de l’absence de foi ; celle de la pensée et de toutes formes de misères » qui caractérisent la société contemporaine.

« Dans un monde où Jésus est redevenu un inconnu dans tant de pays d'Occident, il faut être réaliste et ne pas considérer comme un acquis que nos interlocuteurs connaissent le fond de ce que nous disons », ajoute le pape. En commentant ces propos, son secrétaire d’État (Premier ministre), le cardinal Pietro Parolin, a souligné que « les hommes et les femmes de notre temps courent le grand risque de vivre une tristesse individualiste, isolés même au milieu d’une grande quantité de biens de consommation dont, malgré tout, le plus grand nombre reste exclu ». Et même les chrétiens, avertit le pape, « courent un tel risque » de se retrouver malheureux au milieu des biens et du clinquant qui font le bonheur apparent des contemporains.  Ils sont comblés au-dehors mais vide dedans, relevait le pape mercredi au cours d’une autre rencontre.

Lucien Mpama