Rentrée 2018 : trois questions à Gabriel Kinsa

Mercredi 5 Septembre 2018 - 12:26

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Après avoir honoré les contrats des festivals de cet été en France, le conteur congolais va se rendre dans son pays  pour créer une école des Arts à Boko, dans le département du Pool. Ses ouvrages sont à nouveau au programme scolaire de la rentrée 2018-2019 en France. Entretien.

Gabriel KinsaLes Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) : Quel est votre ouvrage retenu au programme scolaire 2018-2019 ?

Gabriel Kinsa (G.K.) : Je propose aux jeunes lecteurs une panoplie d’albums, dont les contes, berceuses, musiques kongos. En grande partie, je vise le lectorat jeune. C’est à ce titre que, il y a deux ans, l’académie de Versailles avait retenu au programme "Zala Zoba". C’est une œuvre en référence de la diversité culturelle issue des rites, histoires, traditions d’ailleurs, destinée à l’éveil et l’ouverture des enfants en âge scolaire. J’entraîne les lecteurs à la découverte de l’Afrique : la voix du feu, de l'eau, du buisson, en faisant entendre le souffle des ancêtres. C’est un combat que je livre pour l’acceptation de l’autre dans ce monde globalisé. A Montreuil-sous-bois, les élèves de la 6e du collège Cesaria-Evora ont monté une pièce de théâtre à partir de l’adaptation de mon dernier ouvrage "Le chant du papillon". La représentation en avant-première était donnée en ma présence.

L.D.B. : Comment expliquez-vous que ce combat soit mené hors du Congo ?

G.K. : Sans doute parce que je vis en France depuis 1981. Ici, au gré des rencontres et des amitiés, notamment avec le musée Dapper qui, depuis, a malheureusement fermé ses portes, j’ai facilement eu l’opportunité de conter. Devant des auditoires cosmopolites et réceptifs, j’ai trouvé l’aisance de donner divers spectacles. Je partage mon patrimoine culturel avec la fierté et le sentiment d’être chargé d’une mission de transmission. Effectivement, je suis arrivé à l’âge où je dois repartir à la source et préserver ce patrimoine en le transmettant aux plus jeunes. Je pars pour le Congo, plus exactement à Boko, créer une école de préservation des Arts.

L.D.B. : Quel est le contour de cet établissement ?

G.K. : En respect des institutions, l’objectif premier sera de protéger en laissant libre-court à l’enseignement artistique au label de nos traditions, notre civilisation. Elle devra être un pilier de la pratique des Arts, de tous les Arts. Elle aura la responsabilité d’empêcher de tomber dans le spectre de l’uniformisation charrié par la mondialisation. Mais plutôt mettre en avant les questions de la société matriarcale et des liens qui régissent les membres de notre communauté avec la place et le rôle du conte dans l'éducation et l'initiation, la relation avec l'environnement.

Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Gabriel Kinsa / Crédit photo Florence Tisserand

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