Répression des manifestations de fin 2016 : Human Rights Watch dénonce l’implication des combattants M23

Lundi 4 Décembre 2017 - 15:45

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Pour contenir la fougue des manifestants qui protestaient contre le maintien du chef de l'État au-delà de son mandat constitutionnel, des officiers supérieurs des forces de sécurité en RDC auraient, à en croire l’ONG américaine, mobilisé plus de deux cents anciens combattants venant des pays voisins.  

Encore un rapport de plus pas du tout favorable au régime en place à Kinshasa. Il s’agit de celui publié, le 4 décembre, et portant la marque de Human Rights Watch (HRW). L’ONG américaine, qui revient sur les tristes évènements des 19-20 septembre 2016 et des 19-20 décembre de la même année, révèle un certain nombre de faits jusque-là méconnus du grand public.

Tel est notamment le cas de l'implication des ex-miliciens M23 dans lesdits évènements avec pour rôle de réprimer les manifestants. D’après l’ONG dont les conclusions s'appuient sur plus de cent-vingt entretiens (neuf avec des officiers des forces de sécurité congolaises) ainsi que sur vingt et un combattants et leaders politiques du M23, le pouvoir de Kinshasa aurait composé avec cette force négative pour mâter les manifestations initiées par l'opposition en cette période.

L’ONG parle de plus de deux cents anciens combattants rebelles du M23 venant des pays voisins que des officiers supérieurs des forces de sécurité congolaises auraient mobilisé pour réprimer des manifestants, notamment dans la région du Kivu où les rebelles étaient particulièrement très actifs. Recrutés dans des camps militaires et de réfugiés en Ouganda et au Rwanda voisins, ces combattants du M23 auraient été, par la suite, déployés à Kinshasa, Goma et Lubumbashi, soutient HRW.

Selon le groupe de défense des droits de l'homme cité par HRW, témoignages à l'appui, « les forces de sécurité leur ont donné des uniformes neufs et des armes et les ont intégrés dans la police, l’armée et la garde républicaine, le détachement de la sécurité présidentielle ». Ces combattants M23 qui avaient rendu les armes en novembre 2013 auraient été déployés, toujours d’après la même source citant un des leurs,« pour faire la guerre à ceux qui voulaient menacer le maintien au pouvoir de Kabila ». Des dizaines de personnes, d'après le rapport de HWR, sont mortes dans la répression de ces manifestations qui ont laissé des traces.  

Alain Diasso

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