Résolution 2277: le gouvernement en désaccord avec le Conseil de sécurité

Samedi 9 Avril 2016 - 15:24

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Pour Lambert Mende, la décision de maintenir en l’état le volume du volet militaire de la Monusco n’est pas nécessairement aussi vertueuse que d’aucuns voudraient le croire.

La résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations unies adoptée le 30 mars dernier continue de faire jaser dans la classe politique congolaise. Chacun y va de son commentaire en décryptant son contenu selon sa propre perception. Les interprétations divergent quant à la manière d’appréhender le sens de cette résolution au point de la rendre simplement alambiquée. Cette résolution proroge d’une année le mandat de la Monusco et réaffirme la nécessité pour Kinshasa de tenir rapidement des élections libres et crédibles dans le respect des délais prévus,  notamment les élections présidentielle et législatives d’ici novembre 2016 conformément à la Constitution.

C’est aux fins d’éclairer la lanterne de l’opinion sur la meilleure interprétation de la résolution controversée que le ministre de la Communication et Médias, Lambert Mende, assisté de son collègue des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda, a tenu un point de presse le 8 avril. Les deux officiels ont stigmatisé les ambiguïtés et le manque de clarté de cette résolution tendant à maintenir en l’état le volume du volet militaire de la Monusco. Se fondant sur le fonctionnement du Conseil de sécurité en rapport avec ses missions de maintien de paix à travers le monde, le porte-parole du gouvernement n’exclut pas que certaines contradictions contenues dans ladite résolution puissent être aussi « le fruit de décisions prises plus au prorata de tels intérêts périphériques qu’au regard de la situation et des besoins réels de la RDC ».

Et Lambert Mende de dénoncer, à la suite du représentant permanent de la RDC aux Nations-Unies, la tendance de certains États contributeurs de troupes à vouloir exercer sur la RDC « une sorte de tutelle internationale » injustifiable via un lobbying feutré en vue « d’accroître abusivement leur rôle dans la définition de la situation et, par conséquent, du mandat de la mission (… )». Tout en dénonçant le processus décisionnel du Conseil qui recourt souvent aux avis des États fournisseurs des contingents pour une bonne exécution d’une mission de maintien de la paix, Lambert Mende estime que la décision de maintenir en l’état le volume du volet militaire de la Monusco « n’est donc pas nécessairement aussi vertueuse que d’aucuns dans quelques milieux d’une certaine opposition voudraient le croire ».

Le porte-parole du gouvernement a, une nouvelle fois, fustigé l’attitude de certains décideurs à New-York « qui se retranchent derrière des justifications iconoclastes pour ne pas réduire les effectifs militaires d’une assistance qui, dix sept ans après sa mise en œuvre, ne se gêne pas d’étaler son impuissance ». La longue durée de la Monusco, pense-t-il, ne s’accommode pas avec les résultats engrangés sur le terrain en termes de pacification et d’autonomie recouvrée par la RDC encore en proie, dans sa partie est, aux violences récurrentes perpétrées par des groupes armés.  

Alain Diasso

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