Ressources naturelles : Global Witness dénonce des transactions minières suspectes

Jeudi 5 Mai 2016 - 13:44

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L’ONG américaine redoute que les ressources naturelles du pays soient dilapidées pour financer une campagne électorale plutôt que les services de base dont la population a cruellement besoin.

La suspension du processus de révision du code minier jusqu’à la remontée des prix des métaux, telle que décidée par le gouvernement, ne serait pas un fait du hasard. Au-delà, il faudrait y voir une tentative d’avoir une main basse sur les ressources naturelles du pays à des fins électoralistes. Telle est la perception que développe Global Witness par rapport à cette mesure gouvernementale qui, de son point de vue, aurait des visées autres que l’amélioration des conditions sociales des populations. Dans un rapport publié le 4 mai, cette ONG américaine qualifie d’inquiétante cette décision car, regrette-t-elle, la réforme aurait été l’occasion d’introduire des mesures fortes en matière de transparence et de responsabilité dans le secteur minier du Congo. « Si le Congo ne renforce pas son code minier et ne le fait pas appliquer, le pays pourrait à nouveau voir les richesses provenant de ses ressources naturelles être détournées des caisses de l’État et utilisées pour contribuer à financer une élection qui risque d’être violemment contestée, voire inconstitutionnelle », peut-on lire dans ce rapport. En fait, l’ONG américaine exprime dans ce document ses appréhensions en rapport avec l’exploitation des ressources naturelles en RDC à l‘approche des élections. Elle met en évidence de nouveaux éléments prouvant la conclusion de marchés miniers qui n’ont pas été annoncés publiquement, sans aucune clarté sur la destination de l’argent.

L’ONG redoute, par ailleurs, que le scenario de 2011 ne puisse se répéter. À en croire la source, « une série de transactions minières suspectes avaient été conclues en cette période avec des sociétés anonymes offshore, coûtant au pays 1,36 milliard de dollars de revenus potentiels ». Et le rapport de poursuivre : « (…) les revenus découlant d’au moins une de ces ventes douteuses ont été utilisés pour contribuer à un fonds électoral ». Fort de l’expérience de 2011 qui a donné lieu à un vote controversé, Global Witness croit avoir de bonnes raisons de croire que cette problématique de la prédation des ressources naturelles se pose à nouveau alors que la population congolaise doit se rendre aux urnes en novembre 2016. 

 

Alain Diasso

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