Retombées du face-à-face avec Etienne Tshisekedi : Edem Kodjo au pied du mur !

Les choses se compliquent de plus en plus pour le facilitateur Edem Kodjo. Sa rencontre avec Etienne Tshisekedi le vendredi 17 juin à Bruxelles a accouché d’une souris. Et pourtant, beaucoup avaient misé sur ce tête-à-tête pour baliser la voie au dialogue en élaguant les dernières contradictions qui empêchent à ce que les forces sociopolitiques congolaises ne parviennent à un entendement commun sur le concept et ses enjeux. C’était pour ainsi dire, la dernière carte qu’attendait jouer Edem Kodjo dont l’optimisme béat s’est buté à l’intransigeance d’Etienne Tshisekedi, ci-devant président du Comité des Sages du Rassemblement des Forces Acquises au Changement. Ce dernier est resté imperturbable, figé dans ses convictions et fermant toutes les voies d’un compromis du reste inespéré.

Entouré des membres du Comité de Sages de sa nouvelle plate-forme, le Sphinx de Limete n’a fait que répéter à son interlocuteur les recommandations auxquelles avait abouti le dernier conclave de l’opposition tenu à Bruxelles. Visiblement, il n’y avait rien à concéder, si ce n’est faire pression sur la majorité pour obtenir gain de cause. D’après des sources, une morosité ambiante avait caractérisé ces échanges qui se sont soldés en queue de poisson sans perspective de la convocation d’une prochaine séance de travail. Par ailleurs, le fait que le facilitateur n’ait pas obtenu la liste des  délégués de l’opposition tant au Comité préparatoire qu’au dialogue proprement dit laisse entrevoir l’échec de cette énième tentative d’Edem Kodjo à faire bouger les lignes.

Les quatre revendications de l‘opposition réitérées à la faveur de la rencontre du 17 juin se déclinent comme suit : -Non au dialogue convoqué sur base de l’ordonnance du 28 novembre 2015 de monsieur Joseph Kabila - Oui au dialogue convoqué dans l’esprit et la lettre de la résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations unies - libération de tous les prisonniers politiques sans condition - Mise en place d’un panel des envoyés spéciaux de la communauté internationale pour des raisons de la transparence.

Toutes ces exigences ont été réitérées à Edem Kodjo qui n’a fait que prendre acte, conscient de son impuissance à ramener les conclavistes de Bruxelles à la raison au regard de l‘extrémisme affiché. Toutefois, pour maints analystes, les chances de réussite du dialogue ne sont pas totalement compromises dans la mesure où les préalables de l’opposition, qui reste toujours favorable au dialogue, ne sont pas insolubles. Un consensus est toujours possible. Les prochains jours nous en diront davantage.