Revendications : les auditeurs de justice remontés contre la tutelle

Lundi 3 Septembre 2018 - 18:15

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Sélectionnés pour subir une formation de magistrat à l’étranger, les jeunes juristes, en attente vaine des attestations de mise en route du ministère depuis quelques années, ont exprimé leur ras-le-bol le 3 septembre, devant la primature, pour fustiger cette léthargie administrative qu’ils estiment être un "fait exprès".

Plus de cinquante auditeurs de justice, hommes et femmes, ont pris d’assaut, aux premières heures de la matinée, le portail central d’entrée du Premier ministre, chef du gouvernement, pour se plaindre de leur situation qui tarde à être résolue.

Interrogés en pleine manifestation, les auditeurs de justice ont affirmé que la situation date de 2014, lorsque l’Etat, constatant le manque de magistrats dans les juridictions, avait pris la résolution de sélectionner de jeunes congolais, détenteurs d’une maîtrise en droit, pour être formés au Maroc, au Bénin, en Algérie, en Tunisie, au Sénégal et au Togo.

Selon eux, le processus de formation des magistrats à l’étranger a commencé il y a quelques années, les premiers groupes ayant été envoyés en formation sous les précédents ministres de la Justice et des droits humains. Depuis lors, s'est installé un silence absolu et le processus semble s’arrêter.

Soucieux d’en savoir plus, les jeunes juristes ont affirmé avoir contacté, en vain, le ministère de tutelle. Dans la recherche des solutions, ils ont avoué avoir écrit au Premier ministre qui, dans un courrier daté du 20 juillet dernier, a instruit le ministre de la Justice et des droits humains pour qu’il leur délivre des attestations de formation mais rien n’est fait jusqu’à présent, d'après eux.

« Depuis longtemps, nous voulons rencontrer le ministre de la Justice et des droits humains pour discuter de cette situation en techniciens de droit mais il ne veut rien savoir. Nous avons saisi le Premier ministre qui l’a instruit de nous signer des attestations de formation. Le ministre prétexte que cela est en contradiction avec les résolutions du Conseil supérieur de la magistrature. S’il n’obtempère pas, nous irons jusque chez le président de la République », a expliqué Alexis Trésor Kanga Ondélet, un des élèves auditeurs de justice rencontré sur les lieux.

Réagissant à son tour, le président du collectif des élèves auditeurs de justice en lice pour le Maroc s’est dit consterné par cette situation qui perdure.

« Pour le ministre de la Justice, l’affaire était déjà classée. Nous sommes allés jusqu’à toquer à la porte du conseiller juridique du président de la République, qui a estimé que cette formation devra se faire étant donné que nous avons été sélectionnés par le gouvernement. Malgré tout, notre situation est restée sans suite », a souligné Noël Opayé.

Conscients que le pays est en crise, les auditeurs de justice ont souhaité qu’à défaut de l’étranger, cette formation soit organisée au niveau local.

Peu après, ce collectif a été reçu par le Premier ministre, Clément Mouamba, qui l'a assuré que le gouvernement mettra tout en œuvre pour qu’une solution définitive soit trouvéele le plus tôt possible. 

Firmin Oyé

Légendes et crédits photo : 

Les auditeurs de justice devant la primature, le 3 septembre 2018 / Photo Adiac

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