Richard Goma : « Avec les appareils argentiques, nous faisions travailler notre intelligence »

Vendredi 28 Août 2020 - 13:09

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Hier, dans la photographie, il y avait des appareils argentiques où l’intelligence du photographe était mise à l’épreuve. Aujourd’hui avec le numérique, le travail est facilité. Richard Goma, photographe et directeur artistique de la génération Elili, évoque les mutations intervenues à ce niveau dans l’interview accordée à notre rédaction.

Les Dépêches du Bassin du Congo : Pouvez-vous nous parler de la photographie ?

Richard Goma : La photographie est une science qui permet de capter l’instant à l’aide d’un appareil photo. Elle permet aussi de raconter une histoire, à travers une photo, et on peut aussi susciter une émotion tout en donnant une information.

L.D.B.C : A propos de la photo, nous avons l'argentique et le numérique. Pouvez-vous nous parler de la différence entre les deux ?

R.G : La photo argentique se faisait à l’aide d’un appareil mécanique dont les réglages se faisaient manuellement et les images étaient gravées sur une bande chromatique qu’on appelle la pellicule. Avec l’évolution de la technologie, nous sommes arrivés à une étape où l’on utilise les appareils électroniques qui utilisent toujours les pellicules. Ce sont ces appareils qui ont servi de pont pour arriver à l’étape numérique.

L.D.B.C : A quel niveau se situe la différence entre l’argentique et le numérique ?

R.G : La différence entre les deux, c’est qu’au niveau des appareils mécaniques, électromécaniques et électroniques qui sont des appareils argentiques, ils fonctionnent de la même façon et étaient constitués d’un boîtier, d’une chambre noire, d’un miroir, d’un prisme et à l’extérieur une bague de la vitesse plus un sabot qui permettait de fixer le flash extérieur. La chambre était constituée des rideaux et dans ce compartiment étaient fixées des pellicules. Mais certains appareils électroniques avaient un parcomètre. Pendant ce temps, l’objectif était constitué de lentilles internes et externes. Et entre les deux lentilles se trouvaient des lames qui permettaient de dimensionner l’ouverture choisie par le photographe. A l’extérieur de la bague de la mise au point, il y avait la bague des ouvertures pour les appareils mécaniques et le zoom qui permettait de faire le choix de l’objectif. Seulement au niveau des appareils numériques, la différence se situe au niveau de la chambre noire. Au lieu donc des rideaux, se trouve une couche noire et rigide. Et sur le boîtier, il y a un écran de visualisation des images. A propos de la configuration de ces deux appareils, pour ce qui est de l’électronique, au niveau de la chambre noire, l’image qui est transmise n’est pas gravée dans une bande chromatique mais elle est plutôt placée dans un support appelé carte mémoire que l’appareil affiche systématiquement sur l’écran de visualisation des images.

L.D.B.C : Quels peuvent être donc les avantages de l’un ou de l’autre appareil ?

R.G : Pour nous qui avons commencé avec les appareils argentiques, nous faisions travailler notre intelligence pour réussir une image. Nous n’avions pas la possibilité de voir les photos réalisées à peine. Par contre avec le numérique, à l’instant que vous réalisez une image, elle s’affiche à l’écran et cela vous permet de voir si vous l’avez réussie ou pas. Je peux dire que c’est un avantage parmi tant d’autres. En matière d’art, une photo réussie difficilement paraît plus forte que celle faite facilement. D’autres avantages, c’est qu’au niveau du numérique, le temps de la réalisation de l’image n’est pas long. Autre chose, vous avez la possibilité de faire le choix entre les images réussies et celles qui sont ratées.

Achille Tchikabaka

Légendes et crédits photo : 

Richard Goma

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