Rome : KIM Onlus engagée à sauver des enfants atteints de graves maladies

“Nous donnons aux enfants malades l'occasion de devenir enfants”, tel est le leitmotiv de l’association “Kim Onlus”, du nom du protagoniste du célèbre roman de Rudyard Kipling qui représente le désir d'autodétermination et la volonté de tous les enfants forcés de faire face à une vie difficile. Située dans un quartier paisible de la ville de Rome et entouré par le parc Bellosguardo , la maison de Kim est le cœur de toutes les activités de l'association. Un havre de paix pour les enfants malades qui y sont accueillis avant leur transfert à l’hôpital et leur retour au pays.

Depuis 1997, l'association offre à chaque enfant dans le monde, atteint d’une grave maladie, la possibilité de se faire soigner dans les meilleurs hôpitaux de Rome, disposant d’un centre de pédiatrie: Policlinico Gemelli, Bambin Gesù, Sandro Pertini, IDI, Sant'Eugenio, Saint Raffaele-Pisana, Saint Camillo Forlanini, Regina Elena et Policlinico Umberto I.   L'Association s'occupe de toutes les formalités administratives liées au voyage, de l’accueil, du permis de séjour ainsi que des relations avec les hôpitaux où sont internés les enfants, généralement âgés de quelques mois à 18 ans. “Depuis 20  ans, nous avons reçu les demandes de plus de 50 pays dans le monde. Nous recevons le dossier medical à soumettre à l’avis des médecins, on fait venir l’enfant le plus tôt possible en Italie, accompagné d’un membre de la famille, généralement la maman. L’association s’occupe de toutes les formailtés, de l'accueil, du suivi dans l’hopital”, fait savoir Paolo Cespa, président de l’association KIM. Ce dernier situe la génèse de l’idée de la creation de l’association lors d’un séjour en Albanie après le communisme et après avoir vu la situation des enfants gravement malades et en situation de vulnérabilité dans ce pays.    L’association peut recevoir 15 enfants au maximum dans ses locaux où s’activent entre 50 à 60 bénévoles et 6 employés. 7 volontaires font également partie du conseil d’administration. L’ancien international ivoirien et ancient joueur de l’AS Roma, Gervinho, est un fervent supporteur de l’association dont il est un partenaire.

Des enfants en provenance d’Afrique subsaharienne

Alors que les premiers enfants accueillis à la House of KIM étaient Albanais, suivis de ceux de l’Europe de l’Est, c’est depuis 2004 que des enfants en provenance de l’Afrique subsaharienne sont accueillis pour être soignés: République démocratique du Congo, Burundi, Cameroun, Sénégal, Mali, Burkina Faso, Rwanda, Ivory Côte d’Ivoire, Ouganda, Bénin, Éthiopie, Érythrée et Somalie. À travers le monde, ce sont 480 enfants et leurs mères qui ont étés accueillis et guéris grâce à l’association KIM. “Il existe plusieurs manières d’entrer en contact avec l’association. Des parents trouvent l’association sur Internet et nous contactent. Aussi, des étrangers qui habitent en Italie entendent parler de nous, font des recherches et nous trouvent aussi sur le net; le bouche-à-oreille fonctionne aussi. Nous avons également des contacts avec les ambassades d’Italie”, explique Elena Stefanini, secrétaire de l’association. Les différentes maladies dont souffrent les enfants en provenance d’Afrique subsaharienne sont généralement la Leucémie, toutes les formes de cancer, les différentes sortes de cardiopathie et d’hématologie, orthopédie. “Il s’agit de maladies graves mais qui peuvent être soignés. On ne vient pas ici parce que l’enfant est enrhumé”, precise Elena Stefanini. La durée moyenne d’un séjour à la House of KIM se situe généralement entre 1 mois et 4 ans, en fonction des soins à recevoir par l’enfant.

Des difficultés d’ordre administratif

Malheureusement, tous les enfants reçus par l’association ne sont pas toujours guéris, même si nombreux d’entre eux l’on été. Ainsi, une petite fille originaire de la RDC, âgée de deux ans, est malheureusement décédée car elle souffait d’une forme très grave de cardiopathie. Mais d’autres enfants ont eu plus de chance et ont pu être guéris avant de retourner dans leurs pays d’origine. C’est notamment le cas d’un autre enfant venu du Congo-Brazzaville, soigné et guéri en Italie et qui est retourné au Congo où il vit avec sa mère. Certains enfants guéris reviennent de temps en temps en Italie pour des contrôles. “ Quelques enfants sont décédés car soit ils sont arrivés trop tard ou bien parce que  la maladie était beaucoup plus grave que prévu. C’est ainsi que nous demandons toujours le visa dans une procédure d’urgence. Il s’agit d’enfants malades, pourquoi prendre trop de temps pour le visa ? ”, regrette Elena Stefanini qui, au sein de l’association, est chargée du volet administratif et collabore ainsi directement avec les hopitaux, les directions sanitaires, les bureaux d’immigration ou encore la mairie de Rome.“Une fois, nous avons eu le cas d’une petite fille congolaise qui avait un cancer des yeux. Il a fallu trois mois pour obtenir le passeport. Quand elle est arrivée, l’hôpital a dit qu’il était trop tard . Notre mission est très difficile et parfois très dure. Beaucoup de difficutés sont d’origine bureaucratique.  Chaque jour que l’on perd est un jour en moins pour la vie”, regrette pour sa part Paolo Cespa.

Des dons pour sauver les enfants

Néanmoins, l’association peut avoir des motifs de satisfaction au regard du taux élevé de guérison des enfants reçus. Pour son fonctionnement, l’association KIM dispose d’un budget évalué entre 300 et 350 mille euros qui proviennent de dons gratuits de particuliers, d'entreprises et de fondations qui partagent les objectifs de KIM. L’association est toujours à la recherche de généreux donateurs afin de remplir au mieux sa mission de sauver des vies d’enfants malades. Chaque don contribue ainsi à assurer à chaque enfant malade tous les soins nécessaires à son rétablissement. “ Nous ne sauvons pas le monde, mais un enfant qui peut continuer à vivre nous réjouit”, indique Paolo Cespa”, president de cette association dont l’ambition est de continuer à aider le plus d’enfants possibles dans le monde victimes de graves maladies. “ Nous devons renforcer les liens avec les pays d’origine, cela nous permet de continuer, d’aider, de grandir comme personnes et comme association”, conclut Elena Stefanini.