Route nationale n°1 : les parlementaires déplorent le mauvais usage de l'axe Pointe- Noire - Dolisie

Jeudi 14 Janvier 2016 - 17:17

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Accompagnés du ministre en charge des Grands travaux, les sénateurs et députés membres des  commissions économie et Finances des deux chambres du Parlement ont effectué une visite d'inspection des travaux de construction de la route Pointe- Noire - Brazzaville le 14 janvier. Sur l'axe Pointe-Noire- Dolisie, déjà  fonctionnel depuis plus de cinq ans, les parlementaires se sont indignés de son exploitation abusive par les sociétés forestières qui y transportent des grumes en surcharge.

 

« Nous sortons de cette visite satisfaits du travail qui a été réalisé. Cependant, l’incivisme que nous avons constaté dans le premier tronçon mis en exploitation par le gouvernement en 2011 nous a interpellés. Il faut que nous relevions le fait que cette route est la propriété de tous les Congolais. Le développement de notre pays passera nécessairement par cette voie qui vient en complément du chemin de fer actuellement en cours de réhabilitation », a indiqué Maurice Mavoungou, président de la commission économie et finances de l'Assemblée nationale, visiblement sidéré par le nombre d'épaves de voitures abandonnées le long de la chaussée.

Interpellant le pouvoir judiciaire à prendre des sanctions en cas de besoin, ce dernier a souhaité que l’Etat, via la direction départementale des transports terrestres, veille à ce que le reste du tronçon reliant Dolisie à Brazzaville long de 375 km dont l’inauguration est prévue pour le mois de mars prochain, ne subisse pas le même traitement.

Rappelons que le code forestier congolais recommande qu’en matière de traitement de bois, 85% soit transformé localement. Malheureusement ce n’est pas encore le cas. Selon un constat fait sur le tronçon Mvouti-Dolisie par exemple, sur une trentaine de véhicules transportant des grumes, deux seulement contenaient du bois débité. Les autorités compétentes devraient veiller à ce que ces sociétés  s’adaptent aux technologies appropriées, inscrites dans la nouvelle politique nationale. Il s’agit entre autres, de transformer les déchets de bois en matière première créatrice de valeur ajoutée sur les sites de production.

Soulignant l’importance que revêt la route nationale n°1 dans la dynamisation de l’économie nationale, le ministre en charge des Grands travaux, Jean Jacques Bouya, a confirmé l’augmentation du nombre de véhicules desservant journalièrement ce tronçon. « De 3000, nous sommes passés à 6000 véhicules le jour. Ceci explique la dynamique de notre économie. Cependant, celle-ci doit se faire de manière structurée », a-t-il déclaré.

Promettant de faire respecter la réglementation de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale en la matière, qui limite à 13 tonnes la charge des grumes à transporter, Jean Jacques Bouya a demandé aux parlementaires et aux médias de conscientiser la population sur l’importance de cette route avant que les services habiletés ne procèdent à la répression.

« Si nous ne mettons pas en place des dispositifs importants pour pérenniser cet ouvrage qui, dans son ensemble, a coûté plus de mille milliards FCFA à l’Etat, les mêmes comportements pratiqués sur le premier axe, se reproduiront sur le second », a-t-il ajouté. Et de conclure, qu’une fois opérationnelle, cette grande installation fera de sorte que la dorsale Pointe-Noire-Brazzaville couplée à celle de Brazzaville-Ouesso, soit disponible pour le désenclavement et l’intégration régionale du Congo.

Les travaux à exécuter

Outre la route nationale n°1, les parlementaires ont aussi visité le site sur lequel sera construit l’échangeur de Pointe-Noire, (quartier Vindoulou) par la société CSCEC. Cette société est cependant confrontée aux problèmes d’expropriations, a-t-on appris. Le même phénomène est également signalé sur le site de Kintélé, précisément avant le péage, où les travaux de l’échangeur sont malgré tout avancés.

Notons par ailleurs qu'une route longue de 226km sera construite sur l’axe Dolisie-Doussala-Gabon. Les travaux seront cofinancés par la Banque africaine de développement et l'Etat congolais, pour un coût global estimé à 44 milliards FCFA. La contrepartie du gouvernement congolais est attendue avant le démarrage des travaux, a - t- on indiqué.

Lopelle Mboussa Gassia

Légendes et crédits photo : 

Jean Jacques Bouya et les parlementaires appréciant les travaux de finition du pont de la Loukouni, dans le Pool.

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