Sanctions américaines: le général François Olenga dit n'être pas concerné

Samedi 3 Juin 2017 - 15:45

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Accusé d'entraver le processus démocratique et interdit de voyager sur le territoire américain, le chef de la Maison militaire du président de la République fait savoir que cela fait plus de trente ans qu’il ne s’était plus rendu aux Etats-Unis.

http://fr.africatime.com/sites/default/files/styles/large/public/photo-articles/2017/juin/le_general_olenga.jpg?itok=Td2T3pWqDécidemment, la pression internationale sur le pouvoir de Kinshasa ne faiblit pas. Alors que les récentes sanctions européennes contre huit officiels congolais et un ex-chef milicien sont encore fraîches dans les esprits, c’est au tour des Etats-Unis d’Amérique d’enfoncer le clou comme pour déstabiliser davantage les institutions congolaises. Le dernier à faire les frais de ce qui parait de plus en plus comme un acharnement de la communauté internationale sur les responsables politiques et militaires de la RDC, n’est autre que le général François Olenga, le chef de la Maison militaire du président de la République. Désormais fiché sur la « Special designated Nationals List » (SDN) du Département du Trésor américain reprenant les noms de personnes visées par des sanctions individuelles définies par l’OFAC (un organisme américain de contrôle financier), le général Olenga est notamment accusé d’avoir conduit des opérations de répression de l‘opposition dans le pays.

D’après ses pourfendeurs, il aurait joué un rôle plus actif dans la direction de la Garde républicaine allant jusqu’à entraver, par le biais des unités de la garde républicaine placées sous son commandement, les activités d’une équipe d’observateurs des droits de l’homme et d’experts des Nations unies lors d’une manifestation de l’opposition.  

Des accusations qui sonnent faux et qui sont loin d’émouvoir l‘incriminé demeuré imperturbable nonobstant le caractère très restrictif desdites sanctions. « Je suis un officier nationaliste et révolutionnaire. Aucune sanction ne me fera trembler », a réagi le 2 juin le général François Olenga cité par radio Okapi. Pour lui, ces sanctions n’ont aucune incidence ni sur sa vie, encore moins sur sa carrière militaire pour autant que cela fait belle lurette, soit près de trente ans, qu’il ne s’était plus rendu aux Etats-Unis. « Donc, je ne me sens pas concerné dans ce que les Américains viennent de vous informer », a-t-il ajouté tout en s’interrogeant sur le sens de ces sanctions qui procèdent d’un amalgame, ou mieux, d’une confusion entre le rôle de la Mission militaire et celui de la garde républicaine.

« La Maison militaire ne travaille pas en collaboration avec la Garde républicaine », s’est-il empressé d’expliquer sur le média précité notant que son institution entretient plutôt des relations de collaboration avec le Premier ministre, le ministre de la Défense, celui de l’Intérieur, le chef d’état-major général et le chef de la police nationale. Et de s’interroger : « Comment est-ce que le chef d’état-major général et le chef de la police ne sont pas sanctionnés et que la Maison militaire qui a des relations de collaboration avec eux soit sanctionnée ? ». Quant aux entraves du processus démocratique lui imputées, le haut officier militaire fait comprendre que la gestion des manifestations publiques n’entre aucunement dans ses attributions.  

À tout prendre, le général Olenga minimise la portée des sanctions prises par Washington à son endroit, allant du gel de tous ses biens à l’interdiction d’engager des transactions financières avec les ressortissants américains ou de voyager sur le territoire des États-Unis. Dans la foulée, Safari Beach, un site aménagé dans le parc présidentiel de la N’Sele identifié comme étant son bien, est également visée par les sanctions de l’OFAC.                          

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le général François Olenga

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