Sangha/Education : les écoles ORA confrontées à d’énormes difficultés

Mardi 21 Février 2017 - 16:45

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La présidente du Collectif Baaka pour le Progrès (CBP), Melaine Rita Ngokia, a déploré, le 21 février à Brazzaville, le manque de soutien aux écoles ORA (Observer, Réfléchir, Agir), réservées aux enfants autochtones et bantus délaissés.

Les dizaines de ces écoles, actuellement basées dans le département de la Sangha au nord-Congo, sont financées par l’Unicef dont la récente aide financière date de janvier 2017.

« Nous n’avons pas assez de subvention pour soutenir l’œuvre des trente-deux encadreurs. Donc, d’ici à la fin de l’année ces écoles pourront se fermer. Pourtant toutes regroupées peuvent compter jusqu’à mille trois cents élèves et un déficit d’au moins cinquante encadreurs », a affirmé Melaine Rita Ngokia.

Tout au moins, le premier trimestre de cette année a été financé par l’Unicef à travers un protocole d’accord entre l’institution onusienne et la mission catholique basée dans le département de la Likouala, représentée par le père Lucien.

En sa double fonction de coordonnatrice des écoles ORA et présidente du Collectif Baaka pour le Progrès, elle ajoute également, la difficulté d’assurer la supervision de toutes ces écoles reparties sur trois axes, notamment Mambili-Mokéko, Djaka-Matoto et Pokola-Kabo.

Les trente-deux encadreurs des écoles ORA sont chargés d’inculquer aux enfants les notions élémentaires de l’enseignement de base avant leur entrée dans les écoles formelles. Mal rémunérés, ces encadreurs sont parfois payés en nature par les parents d’élèves. En contrepartie de leurs prestations, les parents offrent parfois à ces encadreurs des vivres telles que du poisson, de la viande de brousse et autres produits comestibles pour leur survie.

« Nous lançons un appel aux bienfaiteurs et aux organisations non gouvernementales qui œuvrent pour le développement éducatif de notre pays à venir en aide à ces animateurs », a déclaré Melaine Rita Ngokia.

A en croire la coordonnatrice des écoles ORA et présidente du Collectif Baaka, il faut environ 5.250.000 FCFA pour couvrir la paye de ces encadreurs qui sont rémunérés à 75.000 francs le mois par personne. Par contre, l’aide financière apportée par l’Unicef s'élève à plus de deux millions de francs CFA.

Pour sauver les enfants de l’analphabétisme, l’expérimentation des écoles ORA a été lancée par la Fondation Fréderic pour assistance aux bambedjélé (FFAB) et le Collectif Baaka pour le Progrès(CBP), deux ONG locales, au regard de l’abandon des enfants par les parents et de l’éloignement des écoles primaires.

En effet, dans ce département les écoles primaires construites par l’Etat, il y a des décennies, sont actuellement éloignées de certains villages qui ont connu une véritable éclosion démographique. C’est par exemple, le cas du village Matoto qui, sans école primaire regorge à lui seul de plus de deux cents enfants bantus et autochtones.

Rappelons que cette méthode d’enseignement ORA, luttant contre l’illettrisme, est introduite au Congo, notamment dans la Likouala, au nord du pays, par des pères spiritains et relayée dans la Sangha par le Collectif Baaka (CBP). Les enfants autochtones sont instruits par leurs propres aînés. Ces écoles ne sont pas encore reconnues par le ministère de l’Éducation nationale.

Fortuné Ibara

Légendes et crédits photo : 

Une école ORA dans le département de la Sangha

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