Sankuru : la province toujours en attente de son nouveau gouverneur

Jeudi 11 Juillet 2019 - 16:45

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Prévue pour le 10 juillet, l’élection du gouverneur et du vice-gouverneur de la contrée n’a pu être organisée, au grand regret de la population locale qui s’est déplacée en masse au siège de l’Assemblée provinciale pour assister à ce scrutin qui tient en haleine l’opinion intérieure.

La plénière convoquée à l'occasion par le bureau de l’Assemblée provinciale s’est terminée en eau de boudin, sans avoir épluché son ordre du jour. La Commission électorale nationale indépendante (Céni) a décidé de reporter la consultation en évoquant, entre autres, « le manque de sécurité pour garantir un scrutin libre ».

Selon Corneille Nangaa, le président de la Centrale électorale, les raisons d'ordre technique et opérationnel auraient, en grande partie, perturbé la tenue de ce scrutin dont le report tient essentiellement au besoin de préserver la paix dans cette province. Il a annoncé que cette élection aura finalement lieu le 20 juillet. Instruction aurait été donnée au président de l’Assemblée provinciale pour que des dispositions utiles soient prises afin que la nouvelle date soit respectée. A noter que ce scrutin devait initialement avoir lieu le 10 avril, puis le 13 du même mois, avant d'être à nouveau reprogrammé sur proposition du chef de l’Etat.

Non convaincue par les justifications de Corneille Nangaa qu’elle croit jouer le jeu du candidat Lambert Mende, l’ancien porte-parole des différents gouvernements sous Joseph Kabila, la population locale a vite fait d’investir les rues en guise de protestation. A Lodja, territoire d’origine des deux compétiteurs en lice, à savoir l’indépendant Joseph Mukamadi et Lambert Mende (candidat de la Convention pour les Congolais unis et alliés, membre du FCC), la police a été bien obligée de renforcer son dispositif sur les grandes artères. Les partisans des deux candidats qui ne jurent que par la victoire de leur leader, s’observent en chiens de faïence. Il y a de quoi redouter un affrontement à la moindre étincelle. Une source policière locale a même révélé que chacun des deux camps dit ne pas pouvoir supporter une défaite. A Kinshasa, les ressortissants du Sankuru ont également manifesté, le 10 juillet, contre le report de l’élection du gouverneur de leur province devant le siège de la Céni, sur le boulevard du 30-juin.

A Lodja, Lusambo et dans d’autres grands centres du Sankuru, la tension est vive à la veille de cette élection. Joseph Stéphane Mukumadi, dont la candidature a fait l’objet d’un long feuilleton judiciaire, entre rejet et réhabilitation sur fond de tiraillements entre la Céni et le Conseil d’Etat, entend défier le puissant Lambert Mende qui, non seulement lui conteste sa nationalité congolaise, mais a aussi, a saisi la Cour constitutionnelle pour dénoncer sa réhabilitation. C’est sur ces entrefaites sur fond des positions clivées des originaires du Sankuru, écartelés entre les deux postulants, qu’aura lieu le scrutin du 20 juillet qui risque de faire tâche d’huile. Dossier à suivre.

Alain Diasso

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