Santé : la communauté, un des acteurs clefs dans le financement du PDSS II

Samedi 19 Novembre 2016 - 13:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Dans le souci de contribuer et de s’assurer de l’exactitude des données quantitatives produites par les Formations sanitaires (FOSA), la communauté est impliquée dans la mise en œuvre de la stratégie du Financement basé sur la performance (FBP), une approche mise en œuvre dans le cadre du deuxième Programme de développement des services de santé (PDSS II), projet cofinancé par le gouvernement du Congo et la Banque mondiale.

La communauté à travers les associations locales est chargée d’assurer la vérification sur le terrain des patients tirés du registre de soins de la Fosa en vue de la transparence de leurs informations.

Dans un entretien avec les Dépêches de Brazzaville, les 16 et 17 septembre, à Ngo et Gamboma dans le département des Plateaux, les acteurs expliquent le dispositif mis en place pour garantir la véracité des données.    

 Le chef de Centre de santé intégré de Gamboma II, Maurice Oko rassure que dans le registre que je vous présente il ne peut y avoir des faux malades car dans la mise en œuvre du FBP, il y a l’implication de la communauté.

Sur la base des données quantitatives de ce registre, poursuit-il, une liste de 70 noms tirés au hasard est transmise à l’association locale (Aslo) pour des enquêtes de terrains. « Créer des faux malades nous fera courir le risque de perdre le contrat ou de poursuite judiciaire. En effet, à l’issue de ces enquêtes, l’Agence de contractualisation et de vérification (ACV) fait un rapport et le transmet pour des sanctions au Comité départemental de coordination et de suivi (Cdcs) des Plateaux, qui est l’organe de gouvernance de la santé au niveau du département », a-t-il conclu.

Fred Davy Mbouity, coordonnateur adjoint de l’ACV, Standards et indicateurs pour l’innovation sociale (Siis), explique le rôle de l’Acv dans ce processus. Selon lui, la structure est chargée entre autres d’identifier les formations sanitaires à contracter ; négocier des contrats ; assurer la formation des prestataires des services de santé sur le FBP, en collaboration avec les districts sanitaires ; réaliser des vérifications mensuelles sur les services produits ; élaborer les rapports d'enquêtes communautaires et les transmettre, pour décision au Cdcs des Plateaux.

Pour Guy Christel Brand, vérificateur médical de l’ACV, son rôle est d’assurer des vérifications mensuelles sur les réalisations des FOSA en termes de quantité. « Sur la base des quantités déclarées dans les registres de soins, je contrôle les adresses des patients, la pathologie, le traitement et bien d’autres données avant de valider. Les quantités ainsi validées sont celles qui seront désormais considérées par les formations sanitaires qui feront l’objet de l’échantillonnage par le vérificateur communautaire », précise-t-il.

De son côté, Anselme Théodore Yangou, vérificateur communautaire de l’ACV, ajoute que son rôle est d’effectuer des descentes dans la FOSA et demander au responsable du centre de présenter son registre de soins avec des données validées par le vérificateur médical. « Sur la base de ces données validées, je tire au hasard et je constitue une liste de soixante- dix noms que je remettrais à l’association locale qui à son tour remettra à ses membres pour des enquêtes communautaires », martèle-t-il.

L’enquêteur de l’association locale, Monde-Action, Patrick Rolin Kombowa précise qu’à base de la liste des patients à trouver dans la communauté et d’un canevas d’enquête remis par le vérificateur communautaire à l’Aslo, je descends sur le terrain pour vérifier l’existence des patients sélectionnés et me renseigner sur les soins reçus, le tarif payé, le temps d’accueil et leur degré de satisfaction.

Quant à la patiente, Louise Malonga qui a conduit sa fille en consultation au Centre de santé intégré de Gamboma II, il témoigne : « j’ai été au Centre de santé pas pour moi-même mais pour ma fille de sept ans, que voici. Elle souffrait du paludisme. Nous avons été bien reçus et j’ai payé la consultation de 500 FCFA. Apres un mois j’ai reçu un enquêteur qui m’a posé des questions dont je me souviens de celles portant sur mon identité ; la maladie qu’a souffert ma fille ; les soins reçus ; le tarif payé ; le temps d’accueil ainsi que mon appréciation sur la qualité des soins ».

Et d'ajouter :« Je profite de votre micro pour dire que ce que l’Etat est en train de faire dans le cadre de ce projet peut améliorer la manière de faire des agents de la santé parce que les témoignages des patients sont maintenant sollicités et cela pourra amener désormais les infirmiers à venir au service à temps et ne demander que des prix qui sont officiels ».  

La secrétaire générale du département des Plateaux, vice-présidente du CDCS, Marich Ginalda Mavoungou explique : «notre responsabilité dans la transparence des données produites par les FOSA est d’examiner les résultats des enquêtes communautaires et donner les grandes orientations. Mais en cas de comportement déviant, nous évaluons le degré de fautes et déterminons les sanctions à infliger aux individus ou aux FOSA. Aussi nous comptons sur l’Agence de contre vérification externe qui a été recrutée par le ministère de la Santé et de la population afin d’effectuer des enquêtes dans la communauté ; les formations sanitaires et dans toutes les autres structures de santé sous contrat de performance pour s’assurer de la véracité des informations données par les évaluateurs.  Aujourd’hui, il est important pour nous, en tant que CDCS de descendre dans les structures en faute pour une meilleure connaissance des problèmes posés afin de dégager en toute impartialité la responsabilité des coupables ».

Lydie Gisèle Oko

Légendes et crédits photo : 

1-La secrétaire générale du département des Plateaux, vice-présidente du CDCS, Marich Ginalda Mavoungou 2-Louise Malonga, accompagnant sa fille malade

Notification: 

Non