Santé maternelle et néonatale : vers la rédaction d’un rapport sur l’état de la pratique de sage-femme dans le monde

Jeudi 20 Février 2014 - 17:13

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Un atelier national s’est ouvert ce jeudi 20 février à Brazzaville en vue de recueillir les informations qualitatives en complément dudit rapport. Les données du Congo devraient y figurer afin qu’elles soient analysées et puissent éclairer et aider les acteurs du secteur à prendre les décisions cruciales concernant les prestations de services de santé.

Organisé par le ministère de la Santé et de la Population avec l’appui de l’OMS et de l’UNFPA, cet atelier, qui doit durer deux jours, permettra également aux participants d’examiner les données collectées et de lancer un débat politique sur cette question. « En 2014, le Congo doit figurer sur la liste des pays qui adhèrent à l’initiative "Compte à rebours pour 2015". Pour cela, nous devons participer à la recherche novatrice afin de fournir une analyse détaillée des défis actuels et futurs quant à la fourniture effective des services de santé maternelle et néonatale », a déclaré le directeur général de l’administration et des ressources au ministère de la Santé, Florent Balandamio, dans son discours d’ouverture, ajoutant que la mortalité maternelle au Congo est l’une des plus élevées de la sous-région. Le ratio de la mortalité maternelle est estimé à 426 décès pour 100.000 naissances, alors que plus de 90% des femmes enceintes bénéficient de consultations prénatales et d'accouchements en présence d’un personnel de santé formé. « Ce contraste fait planer le doute sur la qualité et la compétence du personnel de santé en général, et des sages-femmes en particulier. En effet, les sages-femmes constituent l’une des catégories du personnel de santé qui jouent un rôle important dans la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale. La mise en œuvre des recommandations sur la pratique clinique des soins obstétricaux et néonataux d’urgence ne peut se faire qu’avec un personnel compétent en nombre suffisant », a souligné le directeur de l’administration et des ressources.

C’est donc conscient de tous ces enjeux qu’en juin 2011, le rapport sur l’état de la pratique de sage-femme dans le monde 2011 : naissances réussies, vies sauvées « State of the World Midwifery » (SoWMy 2011) a été publié en réponse à un « Appel mondial à l’action ». Cette initiative a été dirigée par le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), et a impliqué plus de 30 organisations internationales. Ce rapport fournit une analyse détaillée sur les services, la formation, la régulation, le développement et les conditions de service des sages-femmes dans 58 pays. Il s’agit d’un plaidoyer et d’un outil précieux sur ces données.

« Chaque minute dans le monde, une femme meurt en accouchant ou des suites d’un accouchement. Les données une fois recueillies seront utilisées pour répondre à la question suivante : quels sont le type et les compétences des professionnels de santé nécessaires pour garantir la couverture universelle et l’efficacité des services de santé maternelle et néonatale ? », a déclaré en substance Barbara Laurenceau, représentante de l’UNFPA en République du Congo.

Signalons que le rapport qui résultera des discussions de cet atelier, devra être utilisé comme une opportunité pour échanger avec les sages-femmes elles-mêmes sur les meilleures stratégies à mettre en œuvre pour améliorer leurs conditions de travail, et renforcer leurs rôles et responsabilités dans le combat mené chaque jour pour éviter que des femmes ne meurent en donnant la vie.

Guillaume Ondzé