Santé : plaidoyer pour renforcer la lutte contre les maladies non transmissibles en RDC

Lundi 20 Juillet 2015 - 13:45

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Un plaidoyer renforcé pour faire figurer les maladies chroniques telles que le cancer, les maladies cardiovasculaires, les maladies respiratoires chroniques, le diabète etc. sur l’agenda de grandes priorités gouvernementales en République démocratique du Congo (RDC). C’est la grande conclusion  issue de la mission conjointe de la Task Force  Inter-Agence des Nations unies sur la prévention et le contrôle des maladies non transmissibles (MNT) qui a séjourné à Kinshasa du 13 au 17 juillet 2015.

L’objectif de cette mission conjointe inter agence de l’ONU était celui d’initier une approche cohérente et coordonnée en vue de l’élaboration d’un Plan d'action national multisectoriel de lutte contre les MNT, tout en fixant des objectifs nationaux réalistes et les interventions prioritaires à mener entre 2015 et 2025 visant la réduction de la mortalité prématurée associée aux MNT.

 Après cinq jours des réunions marathons avec les différentes parties prenantes à Kinshasa, la mission conjointe de la Task force inter-agence est parvenue, sur la base de l’analyse des données disponibles, à certains résultats tels que l’absence d’un Plan national multisectoriel de riposte contre les MNT pour le pays. Un projet est en cours de l’élaboration mais devrait être finalisé et adopté par le gouvernement très prochainement; la nécessité de mettre les MNT au rang des priorités, en les incluant dans le prochain Plan national de développement sanitaire (PNDS) 2016-2020 de la RDC ; le besoin urgent de renforcer la coordination entre les secteurs couvrant les activités liées à la lutte contre les MNT ;

Dans la lutte contre les MNT, la sensibilisation de la population et l’engagement à haut niveau doivent être au premier plan, comme l’a fait savoir le Dr Steven Velabo Shongwe, Conseiller régional de l’OMS pour l’Afrique en charge des MNT, également chef de la délégation conjointe de la Task-force. 

« L’engagement à un haut niveau et le travail en synergie impliquant tous les acteurs, dans le cadre d’une approche multisectorielle, ainsi que la sensibilisation de l’ensemble de la population face aux facteurs de risque comportementaux causant la plupart des MNT seront un signal fort que la RDC pourrait donner pour réduire la charge de la morbidité due à l’épidémie desdites maladies », indique t-il .

Il a par ailleurs sollicité l’appui et l’implication personnelle du président de l’Assemblée nationale en vue de la mise sur pied d’une structure efficace de riposte multisectorielle contre les MNT, incluant plusieurs secteurs et acteurs sur le modèle du Plan national multisectoriel de lutte contre le VIH/Sida (PNMLS).

Revenant sur les facteurs de risque comportementaux  comme le tabagisme, la sédentarité, la mauvaise alimentation et l’usage nocif de l’alcool qui sont à l’origine de la plupart des MNT, le Dr Shongwe et son équipe ont appelé à des efforts accrus axés sur la prévention afin de contrôler et de réduire l'impact socio-économique de ces maladies sur les personnes les plus exposées.

De son coté, le secrétaire général à la Santé, le Dr Mukengeshayi  Kupa, a fait savoir, au cours du point de presse qui a clôturé la mission de la Task- force, que les plans de riposte existent, « mais c’est leur mise en œuvre qui pose problème faute de financement. La mise en œuvre de ces plans de riposte n'est autre chose que le déploiement significatif des ressources adéquates pour s'attaquer réellement à ces maladies chroniques ».

 La collaboration

Pour pousser à l'obtention des résultats concrets, la Task-force a recommandé une collaboration efficace et étroite entre les ministères des Finances et de la Santé publique sur les mesures fiscales vigoureuses liées à la taxation du tabac et de l’alcool, afin que les revenus supplémentaires générés puissent soutenir la lutte contre les MNT. « Si nous n’examinons pas toutes ces questions aujourd’hui avec une attention particulière, il est clair que le pays aura à dépenser énormément  de l’argent en termes des millions dans le futur pour gérer les conséquences sanitaires provoquées par les MNT, dont les facteurs de risque sont bien connus de tous maintenant", a souligné pour sa part le Dr Benjamin Ofosu Koranteng du Bureau régional du PNUD basé à Addis-Abeba, également membre de la Task force inter agence.

Durant son séjour à Kinshasa, la Task-Force conduite par une équipe d’experts de l'OMS, du Pnud, de l'Unicef, de la Banque mondiale, du Programme alimentaire mondial et de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), a rencontré tour à tour le secrétaire général à la Santé Publique, les ministres des Affaires sociales, du Plan et de la révolution de la modernité, des Finances, les chefs d’Agence (Pnud, Pam, OMS, UNFPA), le Programme national de lutte contre les toxicomanies et les substances toxiques (PNLCT) ainsi que les membres de la société civile, notamment l’Alliance congolaise contre le tabagisme (ACCT) etc. 
 

Aline Nzuzi

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