Santé publique : plaidoyer en faveur de la drépanocytose

Mercredi 14 Août 2019 - 18:45

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L’épouse du chef de l’État, présidente de la Fondation Congo Assistance, souligne la nécessité d’amplifier l’éducation, la sensibilisation et la formation dans le suivi régulier de la drépanocytose.

Honorée récemment par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour les efforts consentis en vue de sortir la drépanocytose de l’anonymat, Antoinette Sassou N’Guesso estime que de nombreux défis restent à relever. « Nous souhaitons que la coopération internationale puisse se manifester avec beaucoup d’entrain et que les avancées de toute nature soient bénéfiques de façon uniforme à tous les malades », déclarait-elle, lors de la soixante-douzième assemblée mondiale de la santé tenue à Genève.

Après cette reconnaissance pour la qualité des actions qu’elle a menées contre la drépanocytose, en favorisant la recherche, l’amélioration de la qualité des soins et le diagnostic, cette maladie a été reconnue comme problème de santé publique par les Nations unies, mais elle n’a pas encore été reconnue comme priorité de santé publique. « L’équité voudrait que ces progrès soient partagés par tous, notamment dans les pays les moins nantis où se concentre la majorité des malades. Au Congo, à travers le Centre national de référence de la drépanocytose, nous voulons créer les conditions d’une prise en charge efficiente des malades et d’une recherche appliquée, féconde et innovante », assure la présidente de la Fondation Congo Assistance.

Son plaidoyer dans la lutte contre cette maladie génétique, à travers diverses actions, a donné lieu à la construction, à Brazzaville, d’un Centre national de référence de la drépanocytose. Un geste qui constitue une réponse à la prise en charge médicale, et une manière d’accompagner les malades.

Elle souhaite, par ailleurs, que les différents centres implantés en Afrique et ailleurs travaillent en étroite collaboration. « Aucune frontière n’est à ce jour hermétique. De la même façon que nous respirons le même air, rendons fluide nos échanges et partageons ensemble les avancées multiformes de la science », déclarait-t-elle.

Atteindre l’Objectif de développement durable 3.2

Le message de l’épouse du chef de l’Etat a été relayé par le directeur général du centre, le Pr Alexis Elira Dokekias, qui pense que le plaidoyer doit se poursuivre jusqu’à la réalisation du diagnostic prénatal. Un projet que tient à cœur la première dame du Congo. « Avant 2020, nous devons disposer d’un autre automate qui puisse permettre de connaître l’état de santé du bébé, depuis le ventre de sa mère, et avant que la grossesse ne dépasse douze semaines. Cela permettra aussi de résoudre les problèmes des couples qui se disloquent souvent à cause de cette maladie », a-t-elle expliqué.

Actuellement, le centre n’a pas la prévention de prendre en charge la drépanocytose sur toute l’étendue du territoire national. D’où la nécessité de faire en sorte que cette maladie génétique soit prise en charge au même titre que le diabète et l’hypertension depuis le poste de santé jusqu’aux hôpitaux de référence. Une vision qui ne pourra être concrétisée qu’à travers la formation et l’information.

En améliorant l’accès au diagnostic et au traitement grâce à une intégration de la maladie dans les programmes de santé mondiale, la lutte à grande échelle contre la drépanocytose participerait à l’atteinte de l’Objectif de développement durable 3.2 des Nations unies qui stipule: « D’ici à 2030, éliminer les décès évitables de nouveau-nés et d’enfants de moins de cinq ans, tous les pays devant chercher à ramener la mortalité néonatale à douze pour mille naissances vivantes au plus et la mortalité des enfants de moins de cinq ans à vingt-cinq pour mille naissances vivantes au plus. »

Portée à la tête de l’Organisation des premières dames d’Afrique pour le développement (OPDAD), en juillet dernier à Niamey au Niger, Antoinette Sassou N’Guesso précise que le nouveau plan stratégique de cette organisation mettra en place une plateforme propice à sa planification et à son exécution. « Les enjeux d’hier, à travers la lutte contre le VIH/sida et ceux d’aujourd’hui, plus nombreux et plus complexes, nous poussent à donner à notre maison commune, plus de pièces pour essayer d’abriter en son sein, les plus vulnérables de nos sociétés ».

L’Organisation des Premières dames d’Afrique contre le VIH/sida (OPDAS), devenue OPDAD a élargi son champ d’activités afin d’incorporer un spectre plus étendu de questions de développement concernant le continent. Elle a développé une vision intitulée « Une Afrique développée avec des enfants, des jeunes et des femmes en bonne santé et autonomes », afin, notamment, d’y inclure le secteur du développement et de l’autonomisation des femmes et des enfants. 

Yvette Reine Nzaba

Légendes et crédits photo : 

-Antoinette Sassou N'Guesso honorée par l'OMS -Vue partielle du centre national de la drépanocytose crédit photo adiac

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