Santé : un soutien de Médecins du monde à l’hôpital de Panzi

L’organisation Médecins du monde (MDM) Belgique a résolu de soutenir, pendant une année, l’hôpital de Panzi. Dans un communiqué publié le 21 avril, le directeur général de MDM, Pierre Verbeeren, a reconnu que « l’hôpital a besoin de matériel médical, de médicaments mais aussi de payer les salaires de ses cent quinze collaborateurs pour être en capacité de prendre en charge cent soixante-dix victimes de violences par mois ».

L’action de MDM qui a débuté en avril, note le communiqué relayé par Le Journal du développement, comprend également une assistance psychologique en direction de l’équipe soignante. Le responsable des programmes Congo au sein de cette ONG, Fabio Pompetti, a souligné que le personnel de santé n’était pas non plus épargné sur le plan psychologique. « Il doit quotidiennement accueillir le récit des horreurs qu’ont subies les femmes. Une psychologue chevronnée formera l’équipe existante de psychologues afin soutenir tout le personnel », a-t-il appuyé.

Créé en 1999 par le gynécologue congolais Denis Mukwege, qui a récemment reçu le prix Sakharov du Parlement européen, l’hôpital général de référence de Panzi, situé à Bukavu, province du Sud-Kivu, spécialisé dans la prise en charge des femmes victimes de violences sexuelles, a déjà assisté plus de 45 mille survivantes de violences sexuelles.

Au mois de décembre 2014, cette institution hospitalière a été secouée par une décision de la Direction générale des impôts (DGI) sur le gel de ses avoirs et le prélèvement de l’impôt sur le revenu professionnel.

La DGI, souligne-t-on, a confisqué 43 millions de francs congolais (près de 46 740 dollars américains) appartenant à l’hôpital de Panzi. La régie financière a dit avoir procédé légalement à un recouvrement forcé de l’impôt professionnel sur la rémunération que cet hôpital devait au Trésor public.

Des actions du personnel de cet hôpital, des ONG de défense des droits de l’Homme et d’autres structures tant nationales qu’internationales et étrangères, qui sont allées jusqu’au mois de janvier, ont dénoncé cette décision, en soulignant que cette institution hospitalière est un Hôpital général de référence, appartenant donc à l’État et devrait être exemptée de cet impôt autant que les sont d’autres institutions sanitaires du même genre.

Les comptes de l’hôpital ayant été saisis, sa direction ne pouvait plus payer les salaires des cinq cents  membres du personnel soignant que compte la structure. Cette action de la régie financière visant le recouvrement forcé de cet impôt a été considérée par beaucoup comme un acharnement sur le responsable de cet hôpital, le Dr Denis Mukwege.