Santé : une stratégie de surveillance intégrée de la lèpre en vigueur le mois prochain

Mardi 28 Janvier 2020 - 12:30

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A partir du mois de février, le gouvernement mettra en place un mécanisme de contrôle et d’éradication des Maladies tropicales négligées (MTN), notamment la lèpre, au niveau des districts sanitaires frontaliers des pays de la sous-région, a indiqué la ministre de la Santé, de la Population, de la Promotion de la femme et de l’Intégration de la femme au développement, Jacqueline Lydia Mikolo.

La lèpre constitue un sérieux problème de santé publique aux conséquences lourdes dans sept des douze départements du pays, a reconnu la ministre chargée de la Santé à l’occasion de la journée mondiale des lépreux, célébrée chaque dernier dimanche du mois de janvier. La Likouala, la Sangha, la Cuvette, la Lékoumou, le Niari, le Kouilou et Brazzaville sont les localités les plus concernées. « On observe aujourd’hui une hausse régulière de nombreux cas. Toutes les tranches d’âge de la population sont touchées avec un lot important d’invalidités, de stigmatisation, parfois de rejet au sein des communautés. De graves complications de la lèpre et des autres MTN conduisent aux handicaps moteurs, sensitifs et sensoriels souvent irréversibles », a indiqué Jacqueline Lydia Mikolo.

Les chiffres

Selon la ministre chargée de la Santé, au terme de l’année 2019, les services de santé ont pris en charge cinq cent trente six cas de lèpre dont quatre cent cinquante-huit nouveaux cas. Le taux d’incidence annuelle nationale a été de 8,8 cas pour cent mille habitants contre 4,5 en 2018, 4,7 en 2017 et 1,8 en 2016. Parmi ces nouvelles détections, l’on dénombre 87% de formes multibacillaires répondant à la forme tardive, grave et plus contagieuse. Ces chiffres renvoient à 38 % de femmes, 7,2% d’enfants de moins de quinze ans ainsi que 5,5% de cas représentant déjà des invalidités sévères au moment du dépistage. La Likouala et la Sangha demeurent les départements les plus touchés avec respectivement 100,8 cas et cent vingt-sept cas pour cent mille habitants.

Pourtant, en 2003, le Congo avait déjà atteint le seuil national d’élimination soit moins de ¼. Un relâchement dans la lutte contre cette pandémie justifie alors la hausse du taux d’incidence actuelle. A en croire la ministre, le gouvernement est déterminé à renforcer la lutte contre l’ensemble des maladies tropicales négligées en commençant par la lèpre qui, selon elle, empêche la productivité en milieu rural.

Lutte renforcée

Dès le mois prochain, une dynamique sous-régionale d’intensification de la lutte contre la lèpre et les autres MTN sera impulsée à travers une surveillance intégrée. Il s’agira aussi de renforcer des ressources humaines et logistiques pour une incidence plus faible, un dépistage plus précoce, moins d’invalidités et une prise en charge plus complète, a souligné la ministre de la Santé, de la Population, de la Promotion de la femme et de l’Intégration de la femme au développement. Pour rendre disponibles les médicaments, s’agissant des lépreux de Brazzaville, la ministre Jacqueline Lydia Mikolo a inauguré, il y a quelques jours, la pharmacie de l’hôpital Raymond-Poaty de Kinsoundi dédiée à la prise en charge des personnes touchées par la maladie.

En dehors de la lèpre, un projet triennal d’éradication du pian sera aussi mis en vigueur. Il s’agit d’une maladie infectieuse défigurante et socialement stigmatisante. Elle entraîne un handicap définitif dans 10% des cas. Dans cette nouvelle dynamique de lutte contre la lèpre et les MTN, le Congo bénéficiera de l’appui de ses partenaires, notamment l’Organisation mondiale de la santé et l’Organisation de coordination pour la lutte contre les endémies en Afrique centrale.

 

Rominique Makaya

Légendes et crédits photo : 

La ministre chargée de la Santé avec les partenaires luttant contre la lèpre

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