Saut-de-mouton de Pompage : les interrogations se multiplient parmi les habitants

Jeudi 2 Janvier 2020 - 13:09

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De l'inauguration annulée en dernière minute, les usagers de la route retiennent le refus du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, de livrer à la population un ouvrage inachevé : sans parking, sans les voies complémentaires, sans l’éclairage public et sans l’assainissement du milieu. Depuis cette date fatidique du lundi 23 décembre 2019, les travaux n’ont toujours pas repris et les conditions de vie continuent de se dégrader.

Reliés au reste de la ville par le pont de Pompage et désormais le célèbre saut-de-mouton de Pompage, à quelques mètres seulement du premier ouvrage, plusieurs quartiers populaires de Mont-Ngafula dont Mazal et Mbudi sont actuellement dans le désarroi. Et pour cause, les usagers de la route désespèrent de l’absence d’un calendrier clair après le fiasco du 23 décembre 2019. «Nous comprenons que le chef de l’Etat veuille s’assurer de l’achèvement des travaux avant l’inauguration de l’ouvrage. Mais il devrait venir voir de plus près nos conditions de vie. Nous vivons un calvaire depuis le 3 mai 2019, date du lancement des travaux. Cela va continuer jusqu’à quand ? Un projet de trois mois mais nous en sommes aujourd’hui à plus de huit mois », a expliqué Freddy E.

Au lendemain du démarrage des travaux, les ingénieurs ont prévenu les habitants de la délicatesse de l’ouvrage en construction et des désagréments inévitables. Mais personne ne pouvait deviner que les travaux de quatre-vingt-dix jours allaient s’étendre sur une période aussi longue. Selon le programme, il y a encore des ajustements, notamment la construction des voies complémentaires et du parking, sans oublier l’éclairage public et l’assainissement. Ce pont imposant et fini, qui s’étend sur une quarantaine de mettre et s’enfonce sur une vingtaine de mètre dans le sol, reste inutilisable à ce jour. L’objectif de départ était de désengorger le rond-point Pompage en facilitant le trafic dans cinq sens vers Mbudi. Pour y parvenir, il fallait combattre les embouteillages monstres qui débutaient vers 5 h du matin. Pour l’heure, on est très loin du résultat recherché. Le rond-point Pompage qui a connu l'implantation des grands commerces a perdu de son charme d’antan. Certains habitants des quartiers situés après le pont n’hésitent pas à déposer leurs véhicules à la station ou à la police pour éviter de traverser la zone rouge le matin.

Pour rassurer tout le monde, il est important de mettre en œuvre une communication plus efficiente d’autant plus que des bruits persistants font état du détournement des deniers publics et de la mise aux arrêts de certains responsables du projet. « Il y a eu deux millions de dollars américains  pour ces travaux. Nous avons appris l’interpellation du responsable de l’Office de voirie et de drainage. Il faut plus de sérieux dans le déroulement des travaux. Nos autorités doivent apprendre aussi à respecter la population. Il est inacceptable de lancer des travaux aussi délicats sans aménager des issues alternatives pour assurer une circulation fluide pendant les travaux. En tout cas, cela se passe ainsi sous d’autres cieux.  Vraiment, c’est regrettable pour nous. Je crois que si le président passait une seule journée ici chez nous, il imposerait que la circulation se fasse rapidement sur le pont pour nous épargner autant de souffrance. Je ne voudrai pas que cet ouvrage ne devienne qu’un simple enjeu politique ou politicien. Il y a des familles qui marchent dans la boue, frôlent tous les jours le danger avec les gros camions bennes et les wewa peu respectueux du passage piéton. Nous avons aussi droit à un minimum de respect », a-t-il poursuivi

Laurent Essolomwa

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