Scène de violence à la primature : suspension des personnes impliquées dans la vidéo scandale

Mardi 6 Mars 2018 - 16:45

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À bien suivre la vidéo qui met en scène la bagarre ayant éclaté le 5 mars à la Primature, l’on constate que ce sont des personnes directement impliquées dans cette affaire qui sont sanctionnées parce que certaines sont bien identifiables.

Des affirmations qui circulent depuis le matin du 6 mars sur le net, attribuées au conseiller technique spécial chargé des missions de Bruno Tshibala, Patrick Mutombo, à la suite de la vidéo sur une altercation musclée à la primature, annonce la suspension de toutes les personnes visibles sur cette vidéo enregistrée le 5 mars à la primature montrant des personnes en train de se battre.« Sur décision du Premier ministre, toutes les personnes sur la vidéo sont suspendues », aurait indiqué Patrick Mutombo au site d’info en ligne, actualités.cd.

Des sources de la primature citées dans ce document ont identifié comme personnes frappées par cette décision du Premier ministre, notamment un conseiller technique, qui a été brutalisé et évacué du bâtiment de la primature sur ordre du directeur de cabinet de Bruno Tshibala, la fille du directeur de cabinet, qui a aidé à l’ouverture de la porte pour évacuation, ainsi que le policier qui l’a évacué et la personne qui a filmé, l'auteur de la vidéo qui a mis à nu cette affaire.

Un vase blanc d’ornement brisé dans le couloir

La vidéo de près d’une minute et trente-six secondes montre un homme en colère brutalisé dans un couloir identifié comme étant de la primature et évacué jusqu’au jardin de la primature, en direction de la sortie de ces lieux. Au début de cette vidéo, le groupe a violemment heurté un vase d’ornement de couleur blanchâtre situé dans ce couloir, qui a volé en éclats. Cette vidéo suscite l’indignation sur le net et les commentaires vont en sens divers. Elle met également à nu certaines pratiques et comportements qui minent ce milieu et dont les échos se font entendre depuis un bon moment.

Sur le mobile du comportement de l’acteur principal de ce « court métrage », plusieurs versions circulent également, les unes plus incongrues que les autres. « Le monsieur en question était en colère parce qu’il devrait être reçu par le Dircab. Mais il n’a finalement pas été reçu après près de 10 heures d’attente. C’est ce qui a suscité sa colère », a affirmé Patrick Mutombo cité par le site d’info en ligne.« Cette bagarre était entre le beau-fils du Premier ministre et le directeur de cabinet », a déclaré sur Top Congo FM un conseiller à la primature, qui a souhaité garder l’anonymat. À l’en croire, c’était pour une affaire de sous.

Ce conseiller a déploré une politique de deux poids, deux mesures chez Bruno Tshibala. « Nous avons tous été nommés au même degré, mais il y a un traitement différent », a-t-il dit. Les enfants du directeur du cabinet, a poursuivi le collaborateur mécontent, touchent plus que nous. Les membres de l’UDPS ne sont pas plus de cinquante personnes à la primature. Ceux qui sont là, ce sont des enfants, de la famille et des connaissances du Premier ministre. « Nous n'avons que des primes et des frais de transport », a-t-il regretté.

Abondant dans le même sens, sur cette rocambolesque affaire, ce conseiller admet à Top Congo FM que ce jour-là, « le gendre du Premier ministre pensait retirer son ordre de mission et ses frais auprès du directeur de cabinet ». C’était pour une mission en Europe.« Le mari de Vérone (fille de Tshibala) s’est vu refuser par le Dircab la signature de son ordre de mission », a-t-il expliqué. C’est selon lui, ce mécontentement qui l’avait mené à s’énerver et à devenir insupportable jusqu’à être jeté dehors comme un  malpropre.« Depuis le matin, ça chauffe grave. Le Premier ministre est en France, mais il appelle comme pas possible », a encore avoué ce conseiller.

Déjà, une affaire de détournement des fonds à la primature avait fuité, il y a peu. Certains conseillers ont dénoncé le détournement de leurs dus. Et certaines sources avaient, en leur temps, avoué que le Dircab de Tshibala, indexé par les mécontents, avait été passé à tabac. Ces accusations ont amené l’accusé à se défendre, jusqu’à mettre ces accusations sur le compte des adversaires politiques. Entre-temps, c’est une énième affaire et une énième bagarre qui bruitent dans le sillage du chef du gouvernement, Bruno Tshibala.

 

 

 

Lucien Dianzenza

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