Secteur extractif : des évènements majeurs changeront la donne

Citant la Gécamines, une source crédible a fait état d’un investissement lourd en cours. Il s'agit de deux milliards de dollars américains US qui serviront à développer le projet de cuivre Deziwa en RDC. À travers cette opération, poursuit la source, la société chinoise China Nonferrous Metal Mining (CNMC), à l’origine de l'investissement, espère tirer en contrepartie une participation de 51 % dans cette mine dont la capacité initiale de production est estimée à 80 000 tonnes de cuivre par an. Mais le potentiel disponible est bien plus important car l’on parle d’au moins 5 millions de tonnes de cuivre l'an. Voilà un investissement qui devrait, espère-t-on déjà dans les milieux des experts, faire de la Gécamines un acteur majeur de la production mondiale du cuivre. En effet, il est prévu que la mine soit confiée pendant un temps à la CNMC qui en assurera le financement, la construction et l’exploitation. Il faudrait par la suite que la Gécamines rembourse le montant investi, par le biais d’un accord d’enlèvement de cuivre qui reste à conclure pour espérer détenir à nouveau le projet à 100 %. D’autres détails du projet devraient suivre très prochainement.

Une telle initiative montre combien la Gécamines cherche résolumment à peser sur ce secteur au niveau international. Les recettes produites par le géant minier représentaient dans les années 1980 50 à 60 % du budget de l'État congolais. Aujourd'hui, tout est mis en œuvre pour y parvenir, notamment à travers le lancement depuis quelques années d’un programme de production et d’investissement qui l'aidera à dépasser les 74 000 tonnes de cathodes de cuivre en l’espace de 24 mois. La société commerciale cible ses principales filières de production dont les mines de Kamfundwa et de Kamantanda capables de l’aider à atteindre son objectif.

Mais la grande nouvelle vient du canadien Ivanhoe Mines qui a dévoilé les résultats du forage du gisement Kakula, dans la mine de Kamoa située au sud de la province du Haut-Katanga. L’on parle d’une découverte importante de cuivre dans la partie sud du projet Kamoa. Et cette découverte aura certainement une implication directe sur la stratégie de développement du projet. En effet, il est question de la plus importante découverte de gisement en Afrique, renseigne la société. En se basant sur d’anciennes découvertes, la mine de Kamoa constitue le plus grand gisement de cuivre de haute qualité non développé dans le monde. Trois millions de tonnes de minerais, tirant en moyenne 3,86 % de cuivre, devraient y être exploités par an. Cela donnera au moins 100 000 tonnes de cuivre par an sur deux décennies. Nous y reviendrons.

En RDC, le secteur minier représente jusqu’à 80 % des investissements directs étrangers et 75 % des exportations de la RDC. Le cuivre génère une part importante de ces recettes minières. L’on y trouve effectivement le nombre le plus élevé de sociétés minières en production, plus de 50 % en 2013. D’où l’intérêt stratégique porté sur cette matière première qui a vu sa production multipliée par deux en 2015, atteignant 1,6 million de tonnes.