Sécurité publique à Kinshasa : la police a du pain sur la planche

Lundi 8 Février 2016 - 18:04

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L’euphorie suscitée par le sacre des Léopards, le 7 février, à l’issue de sa brillante finale face aux aigles du Mali (3-0) n’a pas été totale.

https://lh3.googleusercontent.com/-EDHRnEgH03U/Vrhb_zD16kI/AAAAAAABshg/z4W0eopAK4Q/IMG_5192.jpeg?imgmax=470Les éléments de la police tenus en embuscade dans les carrefours stratégiques de Kinshasa étaient enclins à disperser le moindre rassemblement des supporters à travers les artères de la ville. Apparemment, la consigne était d’éviter que la liesse populaire ne se déverse dans les rues avec le risque de débordement. Et déjà la veille, le patron de la police/ville de Kinshasa, le général Célestin Kanyama, avait prévenu les Kinois sur le dispositif policier mis en place pour contenir les émotions et sécuriser les lieux publics.

Il avait fait la ronde des médias pour mettre en garde contre toute velléité de perturber l’ordre public. Moralité : les Kinois ont été contraints de fêter dans les limites de leurs parcelles de peur de se retrouver nez-à -nez avec les éléments de la police. Les téméraires en avaient eu pour leur compte. La police anti-émeute déployée dans certains coins de la ville a eu toute la peine du monde pour maîtriser la fougue des supporters hystériques au niveau de l’avenue de libération (ex-24 Novembre). Dans la foulée, quelques jeunes instrumentalisés en ont profité pour distiller, à coup des slogans, des messages aux accents politiques. Ils ont été dispersés, d’après des témoins, par la police à coup de grenade lacrymogène.

Les scènes de joie avaient donc tendance à prendre d’autres contours avec le risque de créer une situation incontrôlée. La fermeté de la police a permis de remettre dans les rangs une population kinoise qui n’a pas festoyé comme il se devait. Le lendemain, au retour des fauves congolais à Kinshasa, la police a de nouveau été en alerte maximale. Le bain de foule qu’attendaient réserver les Kinois à leurs héros a été timide, sans grande pompe. Le déploiement des forces de l’ordre à l’aéroport international de Ndjili a tempéré les ardeurs du public qui n’a pas eu le bonheur de voir en live le trophée du Chan, lequel trophée a été immédiatement presque séquestré dans un véhicule de police pour un lieu sûr. Un scenario qui n’est pas très loin de la mésaventure vécue par les Kinois lors des funérailles de Marie Misamu. La levée dE corps de la défunte soustrait avant l’heure, par rapport au programme,  pour des raisons sécuritaires avait jeté un froid dans le public qui a fustigé le zèle des éléments de police. Et pourtant, ces derniers qui n’avaient pas le choix étaient tenus d’agir de la sorte pour prévenir tout débordement face à l’affluence grandissante du public sur l’esplanade du stade des martyrs.

Décidément, le général Célestin Kanyama a du pain sur la planche, en ce début d’année 2016, au regard de la tension préélectorale déjà perceptible. Le prochain acte devra se jouer le 16 février avec les manifestations et contre-manifestations prévues en mémoire des victimes de la démocratie. Les partisans de la majorité et de l’opposition seront dans la rue ce jour-là et le professionnalisme des unités de la police nationale dans l’encadrement des manifestations publiques sera de nouveau sollicité.      

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Des supporters congolais au stade Amahoro du Rwanda

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