Sécurité/santé au travail : comment prévenir les risques psychosociaux et le stress dans les entreprises ?

Lundi 30 Mai 2016 - 19:08

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A l’initiative de l’Interafricaine, certains pays célèbrent le 30 avril de chaque année, ce depuis 20 ans, la Journée africaine de la prévention des risques professionnels. Le Congo a commémoré pour la première fois cet évènement en différé ce 30 mai à travers une journée porte ouverte organisée à la préfecture de Brazzaville par le cabinet Ariel consulting corporation.

Placée sur le thème : « Les risques psychosociaux dans les entreprises... », cette journée de réflexion a regroupé les représentants des entreprises, de l’administration, des syndicats et bien d’autres cadres. Le président du comité d’organisation, Axel Dinghat-Mouenokanga, a rappelé que les statistiques récentes du Bureau international du travail, révèlent que plus de deux personnes meurent par minutes, soit 3000 individus par jour à cause du travail. « Le nombre de décès par le travail dépasse ainsi largement ceux causés par les accidents de la route, les conflits armés, les actes de violence. Ramenée à l’Afrique, cette situation, devient effarante du fait des conditions de travail très précaires, des substances et des produits dangereux manipulés et utilisés par des travailleurs qui ont reçu une formation insuffisante », a-t-il critiqué.

Le Congo n’est pas épargné

Selon lui, cette situation est très préoccupante car les efforts de prévention risquent d’être annihilés par l’émergence des nouvelles formes de contrats de travail précaires, tel que le travail journalier, temporaire, intérimaire et par le travail des enfants. « Au Congo, la situation n’y est guère plus reluisante, malgré les efforts déployés par les acteurs de la prévention. En effet, le nombre d’accidents du travail se situe autour d’une moyenne annuelle de 3 000 cas pour les cinq dernières années », a annoncé Axel Dinghat-Mouenokanga.

Il a également rappelé que les accidents du travail et les maladies professionnelles induisaient des coûts socioéconomiques et financiers au niveau de l’entreprise, chez les victimes. Ils entraînent également des dépenses de réparation qui pèsent sur la trésorerie de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Pour l’entreprise, cela occasionne l’absentéisme avec pour corollaire une baisse de la production. De plus, l’individu victime de l’un de ces fléaux demeure à jamais marqué physiquement, moralement voire psychologiquement.

D’où la nécessité d’inverser très rapidement cette tendance en privilégiant la prévention au détriment de la répartition. « C’est à cette noble mission que j’invite l’ensemble des partenaires engagés dans la prévention des risques professionnels », a-t-il exhorté.

Le ministère du Travail devrait, de son côté, s’engager dans cette œuvre par des actions concrètes, parmi lesquelles, l’adoption d’un programme national pour l’amélioration des conditions et du milieu de travail. Afin de mener avec dextérité les visites de contrôle sur le terrain, il est nécessaire de former les inspecteurs et contrôleurs du travail à la prévention des risques professionnels.

Les textes réglementaires de 1986 restent d’actualité

Présidant la cérémonie d’ouverture, le directeur des soins ambulatoires au ministère de la Santé et de la population, le Dr Jean François Godefroy Eko, a rappelé que les textes réglementaires relatifs à la création, l’organisation et au fonctionnement des centres médico-sociaux des entreprises de décembre 1986 demeurent en vigueur. Cette disposition illustre bien, a-t-il dit, la volonté des pouvoirs publics de veiller à l’état de santé des travailleurs dans le monde du travail en général et des entreprises tant publiques que privées en particulier.

 « Chacun de nous, évolue dans un environnement de travail et nous sommes tous exposés à plusieurs types de risques, selon les situations, surtout que le risque zéro n’existe pas. Alors, que faut-il faire pour prévenir et réduire ces risques professionnels ? », s’est interrogé le représentant du directeur général des hôpitaux et de l’organisation des soins, Alexis Elira Dokekias.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Jean François Godefroy Eko ouvrant les travaux ; une vue de la salle ; crédit photo Adiac

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