Sénat : Bruno Kapandji étale les programmes du gouvernement pour l’alimentation électrique au Nord-Kivu

Le ministre des Ressources hydrauliques et électricité, Bruno Kapandji Kalala, a rassuré les sénateurs sur le programme d’actions à court, moyen et long termes mis en place par le gouvernement, pour faire face à la situation de production et de desserte de l’énergie dans le Kivu. C’était dans sa réponse du 28 janvier au Sénat, à la question d’actualité que le sénateur Ernest Hamuli lui a posée sur le gaz méthane du lac Kivu et l’alimentation électrique des agglomérations de cette province.

Dans le premier volet de ce programme, il y a notamment le projet en exécution de la réhabilitation des infrastructures de production, de transport et de distribution, avec la construction d’une nouvelle ligne haute tension en 220 kV. Le ministre a aussi noté l’installation, en extrême urgence, décidée par le gouvernement, d’une centrale thermique à gasoil de 2 MW et une centrale solaire photovoltaïque de 5 MW pour le renforcement de la desserte.

A moyen terme, le ministre Bruno Kapandji a noté la construction d’une centrale à gaz méthane de 20 MW dont les études démarrent incessamment sur financement déjà acquis de la Bad. Il a également relevé l’engagement du gouvernement dans la construction de la centrale hydroélectrique communautaire de Ruzizi III avec les autres pays de la CEPGL dont la mise en service est projetée en 2018 ainsi que les financements des partenaires multilatéraux pour des lignes du réseau interconnecté régional.

Le ministre Bruno Kapandji a aussi noté qu’à long terme, il sera question de la centrale électrique à gaz méthane et des projets plus petits de centrales hydroélectriques de Lowa, de Rutshuru et de Mugomba, ainsi que de la mise en œuvre du programme de villages modernes autour des mini et microcentrales électriques.

Des préoccupations regroupées en deux

Le ministre Bruno Kapandji a regroupé les quatre questions du sénateur en deux préoccupations. Le premier groupe a réuni des informations relatives à l’exploitation du gaz méthane alors que le second a renfermé celles liées à l’alimentation électrique de Goma et les autres localités environnantes.

S’agissant du premier point, le ministre des Ressources hydrauliques et électricité, en tant que membre de la commission qui s’occupe de cette question, a éclairé la lanterne des sénateurs avec des informations sures. Mais, il a, par ailleurs, tenu à préciser que ce domaine relatif à l’exploitation du gaz méthane, entant que ressources fossile naturelle, relèverait de son collègue des Hydrocarbures.

Dans ses réponses du haut de la tribune du sénat, Bruno Kapandji Kalala a reconnu que le Rwanda développe des activités d’exploitation de ce gaz du lac Kivu. Il s’agit, selon le ministre congolais, d’une petite unité au cap Rubowa qui fournit du gaz aux chaudières de la Bralirwa ainsi que d’une centrale pilote de 4MW, développé de mars 2007 à novembre 2008, mais dont le productible réel n’est que de 1,2 MW à cause des problèmes de conception et d’autres aspects techniques. Par contre, Bruno Kapandji a souligné que ce pays voisin de la RDC compte développer, avec le soutien de la Banque mondiale, un projet de centrale de 100MW.

La gestion concertée des eaux du lac Kivu

Bruno Kapandji a également indiqué à l’attention des sénateurs que le Rwanda et la RDC ont eu à signer les accords successifs visant l’exploitation commune du gaz du lac Kivu. Ce projet s’inscrit, à en croire le ministre Ressources hydrauliques et électricité, dans le cadre de la gestion concertée des eaux partagées de ce lac.

Le ministre congolais a notamment cité la convention signée en 1975 portant création d’une société commune qui devrait avoir le monopole de l’exportation, du transport et de la commercialisation de ce gaz ainsi que la convention du 2 avril 1990 qui a donné naissance à la société commerciale et industrielle du gaz méthane du lac Kivu.

Bruno Kapandji a relevé des accords spécifiques signés en 2008 et 2009 en vue de l’exploitation commune de ce gaz et le partage de l’électricité à produire, sans exclure la possibilité pour chaque pays de développer un  projet autonome. « Ce projet reste d’actualité mais connait un retard dans sa mise en œuvre pour des raisons financières et pratiques sur le terrain », a expliqué le ministre.

Des projets congolais

Pour le ministre des Ressources hydrauliques et électricité, la première initiative du gouvernement congolais dont les études en cours sont financées par la banque africaine de développement (Bad) porte sur un projet en cours de préparation portant sur la construction d’une centrale électrique de 20 MW. Il y a, selon lui, un autre projet de 100 à 200 MW qui bénéficiera des résultats de la première expérience. « La future centrale va alimenter les agglomérations des provinces du Nord et du Sud Kivu », a soutenu Bruno Kapandji, qui a souligné la sa conviction de voir ce projet réalisé da sn le meilleur délai « grâce au concours de la nouvelle loi du secteur de l’électricité que le sénat vient de voter ».

Pour le ministre des Ressources hydrauliques et électricité, la faible production des centrales Ruzizi 1 et 2, l’état de délabrement avancé de la ligne 110 Kv qui alimente au départ de Bukavu ainsi que la capacité limitée du poste HT/MT à l’arrivée de Goma restent la cause principale des problèmes de l’alimentation en électricité de Goma et des localités avoisinantes. « Face à la demande sans cesse croissante, le déficit de Goma et ses environs s’est rapidement accru et la qualité de service dans les agglomérations concernées s’est détériorée d’année en année », a-t-il soutenu.