Séquence des élections : les prélats catholiques appuient la position de l’opposition

Mercredi 14 Septembre 2016 - 16:59

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Mettre l’élection présidentielle au second plan, c’est énerver sérieusement l’article 73 de la Constitution, soutient la Cénco par la bouche d’un de ses représentants au dialogue.

La crise semble s’enliser après que l’opposition a suspendu sa participation au dialogue. Les tractations se poursuivent encore sous la houlette du facilitateur Edem Kodjo pour tenter de ramener à la raison les frondeurs. Exercice laborieux et, partant, difficile lorsqu’on sait que les parties en présence continuent de camper sur leurs positions réconfortées par les avis favorables émis par d’autres plates-formes et regroupements sociopolitiques partageant la même approche sur la question de l’ordre des scrutins à organiser après la fin de la révision du fichier électoral. Ce qui fait que majorité et opposition, chacune en ce qui la concerne, croit être dans le bon par rapport à son choix. L’une continue de défendre mordicus l’option de prioriser les locales et les provinciales pour réorganiser la démocratie de la base au sommet, pilier de tout développement, et l’autre fait plutôt une fixation sur la présidentielle étant entendu que c’est le scrutin à l’origine de l’impasse politique actuelle.

Là-dessus, d’aucuns se perdaient en conjectures sur la position de l'Église catholique qui a laissé faire avant de se prononcer le 13 septembre par l’entremise de l’abbé Donatien Nshole, délégué de la Commission épiscopale nationale du Congo (Cénco). Sans ambages, l’Église catholique dont on connaît la pertinence des prises de position, appuie l’organisation prioritaire de la présidentielle vue l’exigence de  l’article 73 de la Constitution qui verrouille le délai de la tenue de ce scrutin. « Mettre l’élection présidentielle au second plan, c’est énerver sérieusement un article verrouillé de la Constitution », a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse évoquant justement l’article précité.

« Le scrutin pour l’élection du président de la République est convoqué par la Commission électorale nationale indépendante, quatre-vingt-dix jours avant l’expiration du mandat du président en exercice », tel est le libellé de cette disposition constitutionnelle qui, d’après la Cénco, ne peut être violée. S’il est vrai que toutes les élections sont constitutionnelles et doivent être organisées, la Cénco est d’avis qu’il faille accorder la préséance à l’élection présidentielle qui pourrait donner le déclic pour le règlement d’autres questions électorales en suspens. Et d’ajouter que le rapprochement de la position de la Cénco avec celle défendue par les délégués de l’opposition sur cette épineuse question de séquence des scrutins n’est qu’une pure coïncidence. Par ailleurs, la Cénco rappelle que sa menace de se retirer du dialogue émise le 6 septembre en cas de non-inclusivité et de non-respect des dispositions constitutionnelles reste toujours de mise.

Alain Diasso

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