Sida : des chercheurs français trouvent un moyen pour traquer le virus

16-03-2017 14:43

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Une équipe de chercheurs français a découvert un marqueur - une protéine - permettant de différencier chez un patient les cellules « dormantes » infectées par le VIH des cellules saines. Les résultats de leur recherche ont été publiés mercredi dans la revue scientifique Nature.

Pour ces chercheurs, ce moyen ayant permis de repérer des cellules sanguines « réservoirs » qui servent de cachette au virus du sida, va offrir une nouvelle piste pour éliminer la maladie de l’organisme des séropositifs traités. Un espoir pour les personnes séropositives, puisque l’objectif de leur étude était de localiser et d’éliminer du corps le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) qui provoque le sida.

Même si les chercheurs n’ont pas encore trouvé de traitement pour guérir le VIH, « cette découverte ouvre la voie à une meilleure connaissance fondamentale des réservoirs viraux », souligne le CNRS, institut français de recherche, ayant participé à ces travaux. « À plus long terme, elle devrait déboucher sur des stratégies thérapeutiques visant à éliminer de l’organisme le virus latent », relève un communiqué.

Il n’existe certes pas actuellement de traitement pour guérir les séropositifs, qui sont contraints de prendre des médicaments à vie pour juguler l’infection, mais les chercheurs estiment que grâce à cette avancée, on va pouvoir imaginer de nouvelles stratégies thérapeutiques permettant de cibler et détruire les cellules infectées. « C’est un petit rêve qui se concrétise et une nouvelle piste pour éliminer le virus puisqu’on va pouvoir - enfin - le cibler », a dit par exemple Monsef Benkirane, directeur de l’institut de génétique humaine.

Depuis 1996, on sait que le VIH est un as du camouflage : il fait héberger au sein de cellules reservoirs - des lymphocytes T CD4 - où il dort. « Or, la difficulté est qu’on ne parvenait pas à identifier ces cellules. C’était comme chercher une aiguille dans une botte de foin, car elles ne sont qu’au nombre de 1 à 5 sur 1 million », a expliqué le chercheur.

Soulignant que cette impossibilité à détecter ces cellules constituait aussi l’un des grands obstacles à une possibilité de guérison, le scientifique a indiqué que dans ces conditions, aucun traitement ne pouvait traquer le virus, étant donné qu’une partie de la population virale se cache dans les cellules en état de latence et échappe aux médicaments. « Si les personnes séropositives doivent prendre des médicaments toute leur vie, c’est parce que ces traitements permettent seulement de contrôler la charge virale. Ils rendent le virus indétectable mais si la personne l’arrête, il se réveille et redevient nocif », a-t-il conclu.

Nestor N'Gampoula

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